Continuons notre route dans la confiance

5 juin 2020

En reprenant peu à peu les messes et les activités paroissiales ou autres... nous faisons face à l’imprévu, parfois de manière douloureuse. Pour certains, la tempête intérieure fait suite au calme du confinement...
Sachons dire nos remarques... sachons aussi accepter les limites des choix faits au mieux sans le recul de l’expérience. Peu à peu, nous trouverons la juste mesure et reviendrons à l’équilibre.
Florence et Jean-Philippe Joubert, paroissiens et médecins, nous apportent leur réflexion.

"Le virus est invisible. Il est tout petit, mais sa capacité de nuisance dans notre vie est grande.

Le Seigneur est invisible. Mais, Il est grand, et Sa capacité à nous aider est infinie.
Nous n’avons pas le choix d’être perturbés par ce virus, mais nous avons le choix de demander au Seigneur son aide.

Devant ce nouveau virus COVID, avec lequel nous vivons depuis maintenant près de 3 mois, et avec lequel nous allons devoir vivre encore pendant des mois, nous avons continuellement à nous adapter. Et en même temps, il nous faut reconnaitre et accepter nos limites. Le caractère nouveau de ce virus limite les connaissances des scientifiques. La science est bousculée, les savants, pas toujours experts, n’apprennent qu’au fur et à mesure les méthodes à appliquer. Il nous est difficile d’accepter ces changements de comportement et de consignes à appliquer, ces contraintes dans nos vies. La méconnaissance et les errances scientifiques s’opposent à notre imaginaire de toute puissance. Et l’on croit que l’on nous a caché des choses, car l’on ne peut accepter que les scientifiques ou les gouvernements ne sachent pas.

Confinement, dé-confinement, menaces de re-confinement, rien ne se passe comme on l’avait prévu. Nous acceptions d’attendre des jours meilleurs et nous sommes déçus, voire trahis de ne pas retrouver la vie d’avant. Le dé-confinement n’est pas le retour aux normes que nous souhaiterions revivre. Par exemple, on ne se salue que de loin, presque honteux d’être un « viral-suspect » ; on prend des précautions pour communier au corps du Christ, pour ne pas faire prendre de risque au prêtre et aux fidèles qui nous entourent... C’est comme si l’on avait préparé une fête et qu’elle tourne au vinaigre...
Une fois encore, il nous faut nous adapter, et accepter que le chemin soit long et non maîtrisé par notre volonté.

Le temps du Seigneur n’est pas le nôtre. Il nous demande de vivre le temps présent mais en même temps, de vivre le temps long qui est aussi le Sien. Que représentent quelques mois difficiles, même si c’est une année entière, au regard de toute une vie, et a fortiori du temps de l’humanité !?

Le Seigneur nous attend dans ce combat, dans le silence de nos vies, pour que nous prenions de la hauteur et du recul, pour que nous regardions vers Lui. Trop d’informations nuisent à notre réflexion. Ce bruit permanent nous éloigne de la paix de notre conscience, de notre âme, de notre rencontre avec le Seigneur.

Soyons persuadés qu’Il veut notre bien, et surtout qu’Il ne nous envoie pas des épreuves que nous ne sommes pas capables d’assumer. Faisons confiance à Notre Seigneur, mais aussi à nos soignants et gouvernants qui cherchent la meilleure façon de sortir de cette crise.

Enfin, sachons reconnaître aussi les belles choses qui ont été accomplies pendant toute cette période : solidarité, entraide, retrouvailles familiales, changement de comportement plus écologique et plus économique, temps passé en prière personnelle... Nous n’avons pas pu aller dans la maison du Seigneur, mais Il est venu dans nos maisons ! 

Acceptons nos limites et les limites humaines en général, acceptons dans la paix les contradictions permanentes, remettons-en nous au Seigneur, et continuons notre route vers Lui dans la confiance. Le chemin peut être encore long, mais avec Lui, nous ne craignons rien, sauf notre manque de foi !"

Florence et Jean-Philippe Joubert