Ascension et Onction des malades

30 mai 2025

Homélie pour la messe de l’Ascension au cours de laquelle a été donnée l’Onction des Malades

Lorsque nous prions le chapelet, pour entrer dans la contemplation du mystère de l’Ascension, nous demandons d’avoir en nous, comme fruit de ce mystère, le désir du ciel et l’espérance.

En ce jour de l’Ascension, nous contemplons en effet Jésus qui monte au ciel. Par sa propre puissance de Fils de Dieu, Jésus monte au ciel pour s’asseoir à la droite du Père et tandis que les Apôtres le regardaient, une nuée vint le soustraire à leurs yeux.

En entendant cette parole, nous pensons que Jésus a été caché par un nuage… et nous imaginons que Jésus est monté quelque part dans le ciel, le ciel du soleil et de la lune, le ciel des planètes et des galaxies.

Si le texte biblique a employé le mot nuée, c’est pour nous rappeler ces moments où Dieu a manifesté sa gloire à Moïse sur le Sinaï, à Elie sur le mont Horeb, ce moment où Dieu a manifesté sa gloire en Jésus transfiguré sur le mont Thabor.
En parlant d’une nuée, le texte biblique indique que le Ciel où va Jésus est celui de la gloire de Dieu. Jésus, le Fils de Dieu qui s’est fait homme pour être notre Sauveur, rejoint la gloire de Dieu, Il rejoint le sein du Père d’où Il était sorti.

Et même si les disciples sont restés un moment à fixer le ciel, nous avons entendu dans l’évangile qu’ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie.

L’Ascension que nous célébrons est en effet une fête de grande joie ! L’humanité de Jésus, notre propre nature humaine, le corps de Jésus semblable à chacun de nous, est introduit auprès de Dieu.

Car le projet de Dieu pour nous est de nous introduire tout entiers, corps et âme, dans sa gloire pour la vie éternelle. C’est pourquoi Saint Paul parle de Jésus comme le premier-né d’une multitude de frères (Rom 8, 29), le premier né d’entre les morts (Col 1, 18).

Et Saint Paul associe à cette affirmation que Jésus est aussi la tête du corps, la tête de l’Église dont nous sommes les membres. A mi parcours de cette homélie, redisons la prière d’ouverture de cette messe :

Dieu qui élèves le Christ au-dessus de tout,
ouvre-nous à la joie et à l’action de grâce,
car l’Ascension de ton Fils est déjà notre victoire :
nous sommes les membres de son corps,
il nous a précédés dans la gloire auprès de toi,
et c’est là que nous vivons en espérance.

Nous vivons donc déjà au Ciel, en espérance et nous croyons que Jésus y part pour nous préparer une place. Comme on le fait au début d’un voyage, la destination que nous entrons dans notre GPS est celle du Ciel. Son adresse, sa localisation sont précises : rejoindre le lieu où se trouve le Corps ressuscité du Christ Jésus, assis à la droite du Père.

Nous vivons en espérance et pourtant, nous sommes encore dans cette vallée de larmes.

La liturgie de l’Eglise, celle là même que nous célébrons aujourd’hui, est une pratique corporelle, concrète : pour que la grâce nous touche et pour que l’Amour de Dieu nous soit communiqué, Jésus a voulu du concret : c’est sous le signe du pain et du vin consacrés, sous le signe de la nourriture et de la boisson que Jésus nourrit et désaltère notre vie chrétienne. C’est par le signe de l’imposition des mains et l’onction d’huile que Jésus nous montre sa tendresse quand nous sommes malades, âgés ou mourants.

En effet, Jésus ressuscité, alors même qu’il est assis à la droite du Père s’intéresse à ses frères qui, sur cette terre, vivent leur pèlerinage vers le Ciel. Lui qui a partagé notre condition humaine connaît notre souffrance. Il n’est pas venu pour la supprimer mais pour l’habiter de sa présence… car Il a embrassé notre souffrance.

Jésus qui était lui-même sans péché n’a pas commis de péché mais il s’est chargé de nos péchés. Jésus n’a pas connu la maladie mais Il a accueilli, réconforté et guéri les malades. Par le sacrement des malades, c’est-à-dire par l’imposition des mains et par l’onction d’huile, Jésus donne aux malades la force de porter cette épreuve et les assurent qu’ils peuvent vivre cette épreuve en proximité, en communion avec Lui, Jésus.

Je vous invite à ne pas oublier l’importance de ce sacrement. La mort et la maladie ne sont pas des tabous. C’est Jésus lui-même qui vient nous soulager, pour nous donner la force, pour nous donner l’espérance, pour nous aider… et aussi, pour le pardon de nos péchés.

Par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint. Amen.
Ainsi, vous ayant libéré de tous vos péchés, qu’il vous sauve et vous relève. Amen.
Désormais la force de Dieu agit dans votre faiblesse.

Frères et sœurs, dire que Jésus est le premier né d’entre les morts (Col 1, 18) se prolonge dans cette affirmation : nous sommes les membres de son corps. Jésus est la tête de l’Église… et comme pour la naissance d’un bébé, c’est la tête qui vient en premier et ouvre la route aux autres membres… pour que le corps tout entier vienne au jour.

La célébration communautaire de ce sacrement veut mettre en lumière cette vérité : il ne nous suffit pas de prier pour les malades de notre communauté paroissiale, ceux qui sont ici comme ceux que nous rejoignons à leurs domiciles, à l’hôpital ou dans les maisons médicalisées ; nous voulons aussi nous associer à eux dans le Christ. Aujourd’hui, la communauté chrétienne se rassemble et fait corps autour de ceux et celles qui souffrent dans leur corps ou dans leur âme. Aujourd’hui notre communauté paroissiale veut s’associer à eux pour nourrir la foi et l’espérance et accueillir avec eux la tendresse de Jésus qui nous prend par la main et nous caresse comme il le faisait avec les malades. Il nous rappelle que nous Lui appartenons et que rien – ni le mal ni la mort – ne pourra jamais nous séparer de lui.

Ainsi, frères et sœurs,
nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, … rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. Rom 8, 37 - 39