« Et par lui (…) tout le corps poursuit sa croissance ». Ephésiens 4, 16

18 mars 2020

Je voudrais me réjouir avec vous de l’actualité de la Parole de Dieu. Alors que nous sommes rentrés mardi dans cette période de confinement, une phrase de la première lecture de la messe
a attiré mon attention. Je vous la cite. « Il n’est plus, en ce temps, (…) de lieu où t’offrir nos prémices pour obtenir ta miséricorde ». Daniel 3, 38
D’une certaine manière, nous n’avons - pour l’instant - plus de « lieu » où nous pouvons offrir à Dieu nos prémices, c’est à dire notre action de grâce. Nous ne pouvons plus nous rassembler pour célébrer l’Eucharistie, l’action de grâce par excellence. De plus, nos habitudes paroissiales sont bouleversées. En peu de temps, toutes nos activités se sont progressivement arrêtés.
Et pourtant il n’en demeure pas moins que nous aurons toujours ce « lieu », car c’est avant tout au plus intime de notre être que nous pouvons venir à la rencontre de Dieu pour lui rendre grâce. Ne sommes nous pas le temple de Dieu ? Ne sommes nous pas tous membres d’un même corps, le Christ ? Par notre baptême, nous sommes greffés au corps du Christ et le lien invisible qui nous unis est indestructible. Il se peut qu’il se manifeste d’ailleurs davantage en cette période de confinement. Je crois profondément que ce temps est béni. Ce temps nous aidera à retrouver Dieu. Cette forme de retrait par rapport à notre « routine » quotidienne, par rapport à nos activités ou même à nos relations, nous aide en fait à aimer Dieu et notre prochain en vérité. Nos artifices et nos « masques » tombent. Dieu veut nous travailler au coeur durant ce carême. Rendons grâce !
Rendons grâce car ce temps nous fera grandir. Nous pouvons penser que tout s’est arrêté : « au contraire en vivant dans la vérité de l’amour, nous grandirons pour nous élever en tout jusqu’à celui qui est le Tête, le Christ ». Ephésiens 4, 15. Cette période n’est pas une pause dans notre vie paroissiale et dans notre vie spirituelle. Nous allons continuer de grandir dans la mesure où nous aurons pour nos proches une vraie charité, qui ne peut venir que de Dieu. Ainsi, « par lui, dans l’harmonie et la cohésion, tout le corps poursuit sa croissance, grâce aux articulations qui le maintiennent, selon l’énergie qui est à la mesure de chaque membre. Ainsi le corps se construit dans l’amour ». Ephésiens 4, 16. Le confinement auquel nous sommes contraint ne pourra jamais « désarticuler » le corps que nous formons car l’Eglise c’est avant tout le corps mystique du Christ. Rien ne peut le détruire.
Alors n’ayons pas peur de nous avancer avec confiance dans cette période de privation où l’Esprit Saint est bien présent, lui qui veut nous faire penser : « aux réalités d’en haut, non à celles de la terre. En effet, vous êtes passés par la mort, et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire » Colossiens 3, 2-4.

Pour rappel, la cathédrale reste ouverte tous les jours pour venir prier Jésus présent au tabernacle.

Abbé Baptiste Vanel