En ce dimanche 1er novembre, avec toute l’Eglise, nous célébrons la solennité de Tous les Saints, communément appelé « Toussaint ». Une fête qui nous est bien connue puisque nous la confondons très souvent avec ce qui se passe le lendemain qui est la commémoration de tous les fidèles défunts. Mais n’y a-t-il pas justement un lien étroit entre ces deux jours ? Entre la fête de la Toussaint et la prière pour les fidèles défunts ? Le nœud se situe en réalité au niveau de la communion des saints. Qu’est-ce que cette réalité que nous avons peut-être un peu oubliée… Pour cela, il nous faut commencer par dire un mot sur ces deux journées.
La Toussaint est la fête de tous ceux qui sont entrés au ciel. Pour nous qui sommes encore en marche sur terre, qui avons besoin encore de nous laisser toucher par la grâce de Dieu, les saints nous rappellent notre but. Ils vivent désormais près de Dieu et ils peuvent intercéder pour nous. Il y a comme un mouvement du ciel vers la terre. Les prières de tous les saints nous aident et nous accompagnent à professer et à vivre de notre foi. lls sont ce que l’on appelle l’Eglise du ciel. Que les jeunes qui aujourd’hui font leur profession de foi nous aident à redire avec ardeur en qui nous croyons.
La commémoration de tous les fidèles défunts est une invitation pour nous à prier pour tous ceux qui nous ont quittés. Chaque jour à la messe, nous prions déjà pour les morts. Mais en cette journée spéciale, notre prière se fait plus intensive. Seul Dieu connaît le cœur de chacun et est à même de juger ceux qui sont morts. Dans la foi, nous prions pour que tous accèdent à la bienheureuse lumière de Dieu. Si dans la fête de Tous les Saints, il y a un mouvement du ciel vers la terre, en quelque sorte le lendemain, le jour de la commémoration de tous les fidèles défunts, c’est la terre qui élève sa voix - en communion avec l’Eglise du ciel- pour que tous vivent dans le Christ.
Si nous pouvons prier pour les morts, c’est qu’il y a une réelle communion des saints. Puisque notre vie a pour but d’être unis au Christ, en participant à l’Eucharistie nous communions déjà à son Corps et à son Sang, faisant ainsi de nous un seul corps. Ainsi dans le Christ, nous pouvons prier les uns pour les autres. En union avec tous les saints, nous pouvons nous offrir pour telle ou telle personne, même décédée. C’est la prière d’intercession. Depuis Abraham, intercéder est le fait de demander une faveur pour un autre. C’est bien le Christ qui est l’intercesseur par excellence puisqu’il nous a sauvés par le don de sa vie, son sacrifice sur la croix et sa sainte résurrection. Mais en intercédant nous participons à cette prière du Christ. La communion de saints exprime bien l’union du ciel et de la terre, entre ceux qui vivent déjà auprès de Dieu et nous qui avançons encore ici-bas sur la terre dans la foi. Dans un même mouvement nous prions pour le monde et pour l’unité de tout le genre humain. C’est justement la mission de toute l’Eglise : « étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain ». (Lumen Gentium).
La fête de Tous les Saints et la commémoration de tous les fidèles défunts est une invitation pour nous à élargir notre prière. Les yeux fixés sur le Christ, l’Eglise ne cesse d’apporter la lumière du Christ à tous les peuples pour que se réalise l’union intime des âmes avec Dieu en même temps que l’unité de tout le genre humain. C’est bien dans ce sens qu’il nous faut tous lire en profondeur et en réalité (c’est-à-dire d’aller lire le texte lui-même et non pas des commentaires que l’on peut trouver un peu partout) la dernière encyclique de notre Saint-Père, le Pape François : « Fratelli Tutti » (Tous Frères).
Père Baptiste Vanel