« HEUREUX..... .HEUREUX.....HEUREUX »

28 janvier 2023

C’est le premier mot de toutes les phrases. Jésus « prêche » le bonheur ! C’est une Bonne Nouvelle, le résumé de tout l’Evangile. La religion de Jésus veux faire des gens heureux. Chrétien ! Es-tu heureux ? Et, si tu ne l’es pas, ne devais-tu pas te demander pourquoi.

Tous les hommes et les femmes, de tous âges, de tous pays, cherchent le bonheur, comme le tournesol se tourne vers le soleil. Mais nous savons qu’il y a diverses catégories de bonheur. Comme aux étalages des supermarchés on trouve le premier choix : la joie parfaite durable et profonde mais on trouve aussi les fins de série : les plaisirs superficiels et éphémères. Quel bonheur nous souhaite Jésus ?

Remarquons d’abord à quel public s’adresse Jésus, « voyant les foules ». Ces foules sont décrites quelques lignes auparavant : On lui amena tous les malheureux atteints de maladies et tourments divers (Matt. 4,23). Ces foules qui entouraient habituellement Jésus et à qui IL annonçait le bonheur nous est dépeinte plusieurs fois : «  A la vue des foules, IL fut saisi de pitié aux entrailles, car ces gens étaient prostrés, écrasés, comme des brebis qui n’ont pas de berger » (Matt.9,36). Le contenu des béatitudes nous montre, effectivement, ce même public : les « pauvres », « ceux qui pleurent », « ceux qui sont persécutés ».

Aujourd’hui, comme de ce temps-là, nous devons imaginer les yeux de Jésus tout embués de larmes de compassion à la vue des foules, de tous ceux qui sont découragé, malades, sans travail, opprimés toute cette pauvre humanité au bord du désespoir. Toi qui es dans une situation humainement difficile et souffrante, écoute ! Jésus a quelque chose à te dire. Si tu as la chance de comprendre, ta vie va en être changée. Ecoute le maître ! Ecoute Jésus te proposer « son » bonheur.

Les béatitudes sont encadrées par cette inclusion, répétée deux fois au début et à la fin : « Le Royaume des cieux est à eux ! » Il s’agit bien d’un bonheur promis pour tout de suite. Ce n’est pas seulement un bonheur promis pour plus tard, pour l’au-delà, pour le paradis. Il faut bien comprendre la finesse de la pensée de Jésus. Ce serait un contresens d’en faire une sorte « d’opium du peuple » par lequel on endormirait les malheureux avec la promesse d’être heureux de l’autre côté, après la mort. Jésus dit que les malheureux ont le Royaume de Dieu. Les écrasés de la terre sont effectivement heureux au moment même où Jésus le leur dit. Cela n’exclut pas, bien sûr, la perspective du monde-à-venir qui remplit toute la prédication de Jésus -c’est ce qu’on appelle l’eschatologie- mais cette espérance transfigure déjà le présent. La joie sera parfaite pour les malheureux dans le Royaume à venir, mais elle est déjà « en germe » dès ici-bas. L’a-venir est commencé ; c’est une réalité présente dans la personne et l’amitié de Jésus.

Car ce bonheur annoncé par Jésus, finalement, c’est le Règne de Dieu, c’est l’Amour de Dieu qui illumine véritablement, et dès aujourd’hui, si tu le veux, ta situation de souffrance. Bonheur paradoxal, incompréhensible à celui qui n’en a pas goûté la folle douceur. Bonheur dont tant de saints nous ont donné la bouleversante révélation : François d’Assise, et sa joie « parfaite » Thérèse de Lisieux, avec son « oh ! je ne voudrais pas moins souffrir ».

Le vrai pauvre de coeur, heureux, c’est celui qui est « mendiant de Dieu ». Oui, c’est Dieu qui nous manque pour être heureux. Mais on ne remplit pas uns coupe déjà pleine ! La chance de nos pauvretés, de nos pleurs, de nos persécutions, c’est que ces situations de malheur nous vident pour que Dieu puisse nous remplir de son bonheur, de son royaume. Dieu seul suffit ! Accepterons-nous de Le découvrir ?

Diacre Stanislas Tamby