Jean-Baptiste, l’homme de l’essentiel.

6 décembre 2025

« Une voix crie dans le désert ». Jean-Baptiste est l’homme de l’essentiel.
Un vêtement de poil de chameau, une ceinture de cuir, il se nourrit de presque rien. Autour de cet homme seul, le désert. Rien ne l’encombre et rien ne le distrait. Il n’ a pas d’argent ni de loisirs. Il est plein de la présence de Dieu. Il s’est jeté dans le désert en notre nom à tous en se réservant la joie unique d’entendre la voix du Seigneur. Il va nous rendre attentifs.

Le désert est toujours le lieu d’un nouveau départ. C’est dans le désert du Sinaï que le peuple de Dieu naissant s’est rassemblé autour de la loi. Jésus avant son ministère s’est isolé dans le désert. Pour ce villageois de Nazareth de Galilée, ce fut un nouveau départ...... ainsi que pour autant de ses disciples à travers les siècles : les moines du désert, Benoît avant de lancer l’aventure du monachisme, Ignace de Loyola à Manrèse.... 

Dans le désert, ce cri de Jean-Baptiste : « Préparez le chemin du Seigneur ». Préparez le chemin mais quel chemin ? Commençons par le plus évident. Le chemin qu’il faut préparer passe d’abord par notre propre cœur. « Convertissez-vous » dit Jean-Baptiste. Se convertir, c’est se décider à redonner à sa relation avec Dieu et avec les autres plus de force et de fraternité, enlever les obstacles à sa venue dans notre vie.

Nous sommes loin de la douceur de Noël, de l’illumination des rues de nos villes, de l’émotion devant la naissance d’un enfant. Celui qui est annoncé c’est un Roi qui va établir son règne dans les cœurs mais il est aussi l’Agneau de Dieu qui va porter les péchés du monde. 

« Il est venu chez les siens ». Dieu est toujours en train de venir vers nous. Il nous invite sans cesse à reprendre la route. Mais quelle route allons-nous prendre ? Sans doute pas celle proposée par la vision du prophète Isaïe où le petit garçon conduit ensemble le loup et l’agneau.... où le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra... mais le chemin d’une Église en conversation avec le monde. Il ne faut pas être en face du monde mais dans le monde et partager les richesses qu’il porte. Il faut écouter le monde et dire le message de Noël, écouter avant de dire pour savoir comment dire.

  • Une Eglise en conversation avec la culture en particulier celle des jeunes souvent déroutante.
  • Une Eglise en conversation avec ceux qui n’arrivent pas à croire. Ils nous aident parfois à trouver les mots pour dire l’Évangile. « Tu dois témoigner de ta foi au Christ tous les jours. Au besoin, sers-toi des mots. Ne parles du Christ qu’à ceux qui t’interrogent mais vis de telle façon qu’on t’interroge ». 

De Jean-Baptiste, on a pu dire « que sera cet enfant ? ». C’est la même question à chaque naissance. Et plus tard, à l’adolescence, que sera « ce jeune homme, cette jeune fille, que seront-ils dans la société, dans le monde, dans l’Eglise ? » Et nous, que serons-nous pour vivre Noël 2025 ?

Père Emmanuel DELUËGUE