Liberté, fraternité, enfer et ciel.

31 octobre 2025

A mi-chemin entre la rentrée scolaire et Noël, nous sommes au cœur de l’automne. Le feuillage des arbres en témoigne et nous rappelle que le Seigneur couvre d’or tous les dépouillements.

Cette douce mélancolie est habituellement propice à la contemplation des fins dernières :

  •  nous sommes faits pour la vie éternelle… cette vie que les saints ont reçu en héritage et qui nous est promise : la Toussaint est une fête joyeuse, plein d’espérance.
  • nous sommes mortels et, après notre mort, nous avons encore besoin de purification et du soutien de la prière de l’Eglise : c’est le sens du 2 novembre, jour de prière pour tous les fidèles Défunts.
  • le mois de novembre nous rappelle aussi l’existence du jugement particulier et du jugement dernier puisque chaque être humain peut choisir ou avoir choisi de s’attacher à Dieu ou de s’en détourner… ce que Dieu respecte, nous laissant aux conséquences de notre propre choix : le ciel ou l’enfer.

Le bruit ambiant pourrait bien étouffer nos profondes réflexions sur le sens de la vie et de la mort perçue – dans la foi – comme un passage vers la Vie.

Remplie de sanglante violence, l’actualité récente nous bouleverse et nous questionne. Mais au-delà de la violence visible, il y a la violence invisible, sourde, engendrée par l’obstination de notre société à nier Dieu et à s’en moquer par le blasphème ou par la caricature. L’homme contemporain préfère s’emmurer et mettre un plafond sur sa tête plutôt que de reconnaître qu’il a un ciel au-dessus de Lui et, dans ce Ciel, un Dieu Créateur et Père dont Il dépend de fait comme de droit :

Oui, le grand Dieu, c’est le Seigneur, le grand roi au-dessus de tous les dieux :
il tient en main les profondeurs de la terre, et les sommets des montagnes sont à lui ;
à lui la mer, c’est lui qui l’a faite, et les terres, car ses mains les ont pétries.
Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu’il conduit, le troupeau guidé par sa main. Ps 94 3-7

Sous prétexte de liberté d’expression, il est de bon ton aujourd’hui de se moquer des religions et de les traîner dans la boue. Les auteurs de tels comportements se rendent-ils compte qu’ils bafouent la liberté dans son vrai sens, son sens profond et authentique ?
Au nom même de la fraternité, base de toute vie en société, nous avons à éduquer nos enfants et leur montrer l’exemple : la liberté de chacun s’arrête là où je blesse gravement mon frère ! Il s’agit là d’une vérité fondement même de toute vie en société ou alors nous allons vers une dérive totalitaire qui ne dit pas son nom. 

La liberté est d’arriver à prendre en main sa vocation et à grandir en hommes et en frères au sein d’une société. C’est la raison pour laquelle nous sommes attachés non seulement à la liberté religieuse (dans le domaine privé de notre conscience) mais aussi à la liberté de culte dans son expression publique et sociale. En effet, c’est en honorant Dieu notre Père que nous apprenons à nous reconnaître comme des frères.

Interrogeons-nous sur la manière d’être martyrs, c’est-à-dire témoins de la vérité et de la Bonne Nouvelle qui arrachent l’homme à la morosité. Chacune de nos vies a un sens : elle vient de Dieu, elle va vers Dieu que nous voulons honorer par le fruit qu’Il nous demande de porter.

Soyons les témoins du Dieu vivant par des actes de foi en la vie éternelle et par notre action charitable et fraternelle. Rappelons nous que :

devant Dieu notre Père, un comportement religieux pur et sans souillure, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, et de se garder sans tache au milieu du monde. Jacques 1, 27

Interrogeons-nous sur ce qu’il convient de faire pour être présents aux besoins des plus petits : nos enfants et petits-enfants, les pauvres et ceux qui souffrent de difficultés dans leur emploi, les personnes âgées et isolées, les malades...

A chaque fois que vous l’avez fait (du bien) à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. Mt 25, 40

Plutôt que nous replier sur nous-mêmes dans la morosité, cherchons toujours un surcroit de fraternité, au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Père Michel BERGER, curé d’Orange et de Caderousse