C’est Toi Seigneur mon espérance (cf. Ps 71, 5)

14 novembre 2025

MESSAGE DU SAINT-PÈRE pour la 9e Journée Mondiale des Pauvres - Extraits

1. (…) Nous avons été sauvés dans cette espérance dans laquelle nous devons rester enracinés.

2. Le pauvre peut devenir témoin d’une espérance forte et fiable, justement parce qu’il la professe dans des conditions de vie précaires, faites de privations, de fragilité et d’exclusion. Il ne compte pas sur les certitudes du pouvoir et des biens ; au contraire, il les subit et en est souvent victime. Son espérance ne peut reposer qu’ailleurs. En reconnaissant que Dieu est notre première et unique espérance, nous accomplissons nous aussi le passage entre les espérances éphémères et l’espérance durable.

3. La plus grande pauvreté consiste à ne pas connaître Dieu : « La pire discrimination dont souffrent les pauvres est le manque d’attention spirituelle. L’immense majorité des pauvres ont une ouverture particulière à la foi ; ils ont besoin de Dieu et nous ne pouvons pas manquer de leur offrir son amitié, sa bénédiction, sa Parole, la célébration des sacrements et la proposition d’un chemin de croissance et de maturation dans la foi » (Pape François dans Evangelii gaudium : n° 200). (…)

C’est une règle de la foi et un secret de l’espérance : tous les biens de cette terre, les réalités matérielles, les plaisirs du monde, le bien-être économique, bien qu’importants, ne suffisent pas à rendre le cœur heureux. Les richesses sont souvent trompeuses et conduisent à des situations (…) de pauvreté, à commencer par celle de penser que l’on n’a pas besoin de Dieu et de mener sa vie indépendamment de Lui. (…)

4. L’espérance chrétienne à laquelle renvoie la Parole de Dieu est une certitude sur le chemin de la vie, car elle ne dépend pas de la force humaine, mais de la promesse de Dieu qui est toujours fidèle. C’est pourquoi, depuis les origines, les chrétiens ont voulu identifier l’espérance au symbole de l’ancre, qui offre stabilité et sécurité. L’espérance chrétienne est comme une ancre qui fixe notre cœur sur la promesse du Seigneur Jésus qui nous a sauvés par sa mort et sa résurrection et qui reviendra parmi nous. (…)

La cité de Dieu nous engage donc pour les cités des hommes. Celles-ci doivent dès maintenant commencer à lui ressembler. L’espérance, soutenue par l’amour de Dieu répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint (cf. Rm 5, 5) transforme le cœur humain en terre féconde, où peut germer la charité pour la vie du monde. La Tradition de l’Église réaffirme constamment cette circularité entre les trois vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité. L’espérance naît de la foi qui la nourrit et la soutient sur le fondement de la charité, qui est la mère de toutes les vertus. Et c’est de charité que nous avons besoin aujourd’hui, maintenant. (…)

5. L’invitation biblique à l’espérance comporte donc le devoir d’assumer sans tarder des responsabilités cohérentes dans l’histoire. En effet, la charité « représente le plus grand commandement social » (Catéchisme de l’Église catholique, 1889). La pauvreté a des causes structurelles qui doivent être affrontées et éliminées. Pendant ce temps, nous sommes tous appelés à créer de nouveaux signes d’espérance qui témoignent de la charité chrétienne, comme l’ont fait tant de saints et saintes à travers les âges. Les hôpitaux et les écoles, par exemple, sont des institutions créées pour accueillir les plus faibles et les plus marginaux. Ils devraient désormais faire partie des politiques publiques de chaque pays. (…)

Les pauvres ne sont pas une distraction pour l’Église, ils sont nos frères les plus aimés. (…) La Journée mondiale des pauvres rappelle à nos communautés que les pauvres sont au centre de toute l’œuvre pastorale. (…) Dieu a pris leur pauvreté pour nous rendre riches à travers leurs voix, leurs histoires, leurs visages. (…)

Confions-nous à la Vierge Marie, Consolatrice des affligés, et avec elle, élevons un chant d’espérance en faisant nôtres les paroles du Te Deum : « En toi, Seigneur, j’ai espéré, je ne serai jamais confondu »

Du Vatican, le 13 juin 2025, mémoire de saint Antoine de Padoue, Patron des pauvres LEON PP. XIV