Prêts ?

28 novembre 2025

Tenez-vous prêts vous aussi !

Nous commençons aujourd’hui une nouvelle année liturgique. C’est le premier dimanche de l’Avent. Et dès ce premier jour de l’année, nous sommes pour ainsi dire projetés en avant – très loin en avant, puisque l’évangile nous projette même au dernier jour – à la fin du temps. Comment envisageons-nous l’avenir ?

Être éveillé, vigilant

Jésus nous affirme que les hommes et femmes du temps de Noé n’ont pas su prévoir le déluge, l’inondation catastrophique qui a recouvert la région du Tigre et de l’Euphrate, les deux grands fleuves de l’Iran et de l’Irak actuels. Les gens de ce temps-là ne se sont doutés de rien, se contentant de manger, de boire et de se marier au jour le jour, sans assez préparer l’à-venir. Notre société contemporaine a contribué comme celle de Noé à endormir beaucoup d’hommes par son progrès numérique. Survient un déluge de type moderne – inflation chronique, flottement des monnaies, récession économique, chômage interminable – et c’est le réveil brutal d’un certain monde qui se croyait solide.

Toute vie est fragile.

L’homme moderne a été trop habitué à renvoyer la « fin du monde » à la fin des temps. Ainsi conçue, notre fin est peu mobilisatrice et on finit par croire qu’on a, devant soi, la durée. De temps en temps, la mort d’une vedette annoncée par les médias vient nous rappeler que la fragilité radicale de notre société et de chacun demeure. Et Jésus nous invite à réfléchir sur la fragilité de toute vie. Notre « fin du monde » à chacun de nous peut arriver à tout instant, nous le savons très bien, dès que nous sommes un tout petit peu lucides. Jésus nous le répète. Il est dangereux et infantile de « ne se douter de rien » de faire comme si notre déluge à nous n’allait jamais arriver.

Savoir préparer l’essentiel.

« Avant le déluge, dit Jésus, on mangeait, on buvait on se mariait et on ne s’apercevait de rien ». Oui, nous préparons beaucoup de choses : notre avenir, nos études, nos vacances, nous mettons de l’argent de côté, nous prenons des assurances variées. Et tout cela n’est pas mauvais ! Jésus ne leur reproche pas de manger, de boire, de se marier. Quel est leur tort ? De ne pas avoir prévu l’essentiel.

Et s’ils avaient prévu l’essentiel, qu’auraient-ils fait ? Ils auraient prévu un bateau, une arche de sauvetage, comme Noé ! Lisons l’Evangile avec humour. Et si le propriétaire d’une maison savait à quelle heure le cambrioleur va venir, c’est l’hypothèse humoristique de Jésus, que ferait ce propriétaire ?

Préparer la visite du « voleur ».

Nous devinons bien qui représente ce visiteur qui vient à l’improviste. C’est Dieu, le « surprenant », celui qui vient quand on ne l’attend pas. Eh bien ! Jésus nous invite tout simplement à être prêts à cette visite de Dieu : car c’est bien l’essentiel ! Il ne faut pas se laisser surprendre. Que feriez-vous si Dieu venait chez vous aujourd’hui, dans votre maison ? Que ferait le propriétaire d’une maison s’il savait à quelle heure le voleur va venir ? Je vais vous le dire, dit Jésus « il ouvrirait sa porte et accueillerait le voleur ! » Il y a un clin d’œil dans cet évangile, comme souvent. Jésus n’a jamais dit que le voleur venait pour faire du mal – il vient « pour percer le mur ». Il vient pour ouvrir ce monde clos où nous nous enfermons spontanément. Nous avions transformé notre maison en huis clos, en prison. Dieu vient pour faire une brèche dans ce mur. Et si le propriétaire enfermé chez soi avait su que quelqu’un venait le délivrer de sa solitude, de son monde moisi qui sent la mort, à force de manquer d’ouvertures, il n’aurait pas attendu qu’on « perce le mur » - je vous le dis, il aurait ouvert lui-même à son visiteur, à son bienfaiteur.

Tenez-vous prêts à vous ouvrir à ce Dieu qui vient pour vous entraîner dans son espace infini.

Stanislas TAMBY, diacre