Seigneur, apprends-nous à prier !

24 octobre 2025

En entendant ce dimanche la parabole du pharisien et du publicain, nous apprécions l’humour de Jésus qui « croque » à traits quelques peu forcés – dans la description de la prière de deux personnages – deux attitudes opposées.

Imbu de sa personne, le pharisien se considère comme le sujet et l’acteur principal de sa prière : par 5 fois, il magnifie son « ego » : « Moi, je … ». Il se compare aux autres… Sa prière ne s’adresse à Dieu que du bout des lèvres. Jésus le regrettera en citant le prophète Isaïe (29, 13) : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. Mt 15, 8

Pour sa part, se connaissant bien et reconnaissant la vérité des choses, le publicain met Dieu à la première place et Le reconnait comme l’acteur principal de son salut : Lui seul donne la force de changer les choses : Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis !

Plusieurs fois par jour, nous prions avec des formules et tout particulièrement celle du Notre Père. Pour ne pas la rabâcher du bout des lèvres et de manière distraite, Saint Thomas d’Aquin nous rappelle que le Notre Père possède 5 qualités d’excellence :

1. C’est une prière confiante :
donnée par Jésus, le Fils Unique du Père, c’est une prière filiale.
Dite avec lui, elle affermit en nous l’esprit de filiation reçu au baptême : Il nous fait crier : « Abba, Père »

2. Cette prière est juste :
elle nous fait demander les biens qui conviennent,
c’est-à-dire les biens qui nous permettront de nous épanouir en vérité.
Forte de la parole du Christ : « demandez et vous recevrez », cette prière sera exaucée.

3. Cette prière est ordonnée :
elle nous fait demander les biens de la vie spirituelle et éternelle avant ceux de la vie mortelle.

4. Cette prière est équilibrée :
par sa brièveté et par la densité de ses demandes,
elle nous ramène à l’essentiel et nous permet de toucher le cœur de Dieu.
De même, elle s’adresse à Dieu sans oublier nos frères
puisque en disant « notre Père », nous nous reconnaissons fils du même Père.

5. Enfin, le Notre Père est humble, comme celle du publicain.
Elle exprime que nous attendons tout de la puissance de ce Dieu
dont nous nous reconnaissons dépendants en L’adorant avec amour.

Seigneur Jésus, merci de nous apprendre à prier !

Père Michel BERGER, curé