Avec la samaritaine, le 1er scrutin

11 mars 2023

Avec la Samaritaine, Jésus apaise notre soif pour nous guérir et nous affermir

Le Carême offre aux catéchumènes ce temps particulier et ultime de préparation aux sacrements de l’initiation chrétienne qu’ils recevront dans la nuit de Pâques. Après l’appel décisif (electio) célébré par l’évêque et qui admet officiellement les catéchumènes à recevoir prochainement le baptême, le temps de la purification et de l’illumination commence. A travers trois scrutins, le Seigneur vient « scruter » le cœur des futurs baptisés au moyen de l’exorcisme. Le but est double : faire apparaître ce qu’il y a de faible, de malade, de mauvais, pour le guérir, et ce qu’il y a de bien, de bon, de saint pour l’affermir. Au fond, il s’agit de s’attacher encore plus au Christ en recevant Sa force. Le scrutin n’est donc pas une introspection mais un moyen pour laisser le Christ agir dans sa vie.

Dès lors, si nous sommes en Carême, rappelons-nous que ce n’est pas uniquement pour voir fructifier nos efforts personnels. C’est avant tout pour soutenir, accompagner, prier et rentrer dans le combat spirituel des catéchumènes. Cela veut dire que le Seigneur vient aussi « scruter » notre cœur durant ces trois derniers dimanches. Nous pouvons offrir ce que nous sommes, l’associer à la prière du Christ, pour que Matthieu et Lana préparent tout leur être à recevoir le don de Dieu.

L’évangile de la Samaritaine de ce dimanche montre que le Christ Rédempteur est l’eau vive que nous attendions. L’être humain est inquiet et sans repos tant qu’il n’a pas trouvé celui que son cœur aime et cherche. Seul Dieu peut combler l’infini de nos désirs. Les mirages et les fausses joies nous détournent parfois ou bien souvent de notre soif véritable. Puissions-nous retrouver en ce dimanche celui qui est la source. Laissons tomber nos citernes lézardées qui en plus de présenter des fuites, ne font que garder l’eau qui stagne et finit par être imbuvable.

Allons à la source, à ce torrent qui déborde. L’eau vive jaillit et ne se tarit pas. Le mouvement de notre conversion, avec les catéchumènes, se situe précisément ici : aller puiser au bon endroit cette eau qui donne la vie véritable. C’est ainsi qu’à notre tour, comme l’ont fait les nombreux Saints qui nous ont précédés, nous pourrons répondre à l’appel du Christ sur la Croix : « J’ai soif ». Seigneur me voici pour faire ta volonté, pour apaiser ta soif de charité dans notre monde.

Abbé Baptiste Vanel, vicaire