A L’ECOLE DU SILENCE

3 décembre 2022

Saint Jean Baptiste fait son apparition ce dimanche. C’est une figure majeure du temps de l’Avent. On l’appelle aussi Jean le Baptiste ou le Baptiste, il est dit aussi le précurseur. Il est le fils de Zacharie et d’Elisabeth. Cousin de Jésus il est surtout le dernier des prophètes qui vient annoncer la venue du Messie ! Nous savons et nous disons beaucoup de choses sur lui. Je crois qu’il nous apprend surtout le silence. On dit qu’il habite le désert de Judée. Un désert ce n’est pas le premier endroit où l’on voudrait habiter car c’est un lieu qui semble vide. D’ailleurs nous avons une expression dans notre langage courant qui traduit bien cela : « c’est un lieu désertique ici ! ». En réalité il y règne quelqu’un : le silence. Et ce silence, c’est Dieu. Il est silencieux. D’ailleurs on lui reproche souvent cette qualité. Or, ne saviez-vous pas que Dieu ne fait pas silence. Il est silencieux, parce qu’il est partout présent. Dieu ne se tait pas.

Jean-Baptiste a été disciple du silence durant toutes ces années dans le désert, jusqu’au jour où il va baptiser et désigner l’Agneau de Dieu. Son silence laissera place d’ailleurs à la Parole  : le Christ lui-même, Dieu fait chair. Il y a une harmonie entre la parole et le silence. Le cardinal Journet nous le redit : « le silence est la condition des paroles vraies ». Le silence crée l’espace que nous avons besoin pour observer, discerner, penser et juger. Il est notre allié, notre plus grand soutien car il nous ouvre à la rencontre de celui qui vient et que nous avons à accueillir car « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. ». (Jean 1, 11-12). »

En ce temps de l’Avent, nous sommes invités au silence, à l’intériorité, à la contemplation. Et si nous prenions le parti de fuir un peu le bavardage incessant de notre monde, et surtout de nous-mêmes ? Fuir pour aller au désert comme le psalmiste : « Qui me donnera des ailes de colombe ? Je volerais en lieu sûr ; loin, très loin, je m’enfuirais pour chercher asile au désert. J’ai hâte d’avoir un abri contre ce grand vent de tempête ! » (Psaume 54, 7-9). Nous y rencontrerions les saints, nos amis et nous irions vers l’Agneau, notre flambeau.

Marie en son Immaculée Conception nous y invite lorsqu’elle retenait « tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Luc 2, 19).

Abbé Baptiste Vanel, vicaire