Chers frères et sœurs,
Dans la liturgie de la Parole de ce dimanche, le Seigneur nous invite à Le choisir et à Le suivre dans la fidélité. Déjà dans l’Ancien Testament la question de la fidélité et du service était d’actualité. Prenons la première lecture de ce dimanche, issue du livre de Josué. Josué réunit les tribus d’Israël à Sichem. Il pose la question aux anciens, chefs, juges et scribes, de choisir de servir d’autres dieux s’ils le désirent, mais lui et les siens veulent rester fidèles au Seigneur. La réponse des tribus en face de Josué est touchante : « nous aussi nous voulons servir le Seigneur, c’est lui notre Dieu ».
La question que Josué pose aux tribus d’Israël, peut aussi nous être adressée : « Qui voulons nous servir ? » Pour éclairer notre réponse, il faut nous arrêter sur l’évangile de ce dimanche, où le Christ après avoir donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm est confronté à des récriminations de la part de certains disciples. Parmi eux, certains reçoivent la Parole sous forme de scandale. Le Seigneur continue en insistant sur le fait que les paroles qu’il dit sont esprit et vie ! Le Christ rajoute : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père ». Après toutes ces paroles, beaucoup de disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.
Face à cette situation, et en réponse à la question de son Maître, Pierre dit à Jésus : « À qui donc irions-nous Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle ». Aujourd’hui, cette question peut être la nôtre : dans notre vie quotidienne, quelle est la place du Seigneur ? Est-ce que nous prenons le temps de nous mettre à son école, pour qu’en disciples nous puissions recevoir de Lui son enseignement, sa miséricorde, son amour… car n’oublions pas, « qui a Jésus a tout ! » Il est vrai que dans notre vie quotidienne il y a des moments où nous sommes comme ces disciples qui s’en retournent et cessent de l’accompagner. Peut-il régner en moi ? En cette nouvelle année scolaire, prenons le temps, frères et sœurs, de re-choisir le Seigneur, en lui disant : « Seigneur, viens régner dans ma vie, toi qui es le Chemin, la Vérité et laVie ».
Le Catéchisme de l’Eglise Catholique au numéro 2614, nous invite à redécouvrir ce mystère de la prière, lieu de la rencontre avec Lui : « Quand Jésus confie ouvertement à ses disciples le mystère de la prière au Père, il leur dévoile ce que devra être leur prière, et la nôtre, lorsqu’il sera retourné, dans son Humanité glorifiée, auprès du Père. Ce qui est nouveau maintenant est de "demander en son Nom" (Jn 14,13). La foi en Lui introduit les disciples dans la connaissance du Père, parce que Jésus est "le Chemin, la Vérité et la Vie" (Jn 14,6). La foi porte son fruit dans l’amour : garder sa Parole, ses commandements, demeurer avec Lui dans le Père qui en Lui nous aime jusqu’à demeurer en nous. Dans cette Alliance nouvelle, la certitude d’être exaucés dans nos demandes est fondée sur la prière de Jésus (cf. Jn 14,13-14). »
Enfin, l’antienne du psaume de ce dimanche nous invite à chanter et à proclamer : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ». Jésus se donne à nous dans le pain eucharistique, il veut que nous puissions le rejoindre à travers l’accueil de son Corps et de son Sang, donnés pour la multitude. « Quiconque, dit Jésus, mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et je demeure en lui » (Jn 6,56). Par la communion, le Seigneur vient demeurer en chacun de nous. Ce temps de communion est, pour reprendre Saint John Henry Newman : « Cor ad cor loquitur » c’est-à-dire, le Cœur parle au cœur.
Demandons au Seigneur de nous donner la force et la grâce d’aller vers Lui, même quand ce qu’Il dit nous paraît trop lourd à porter. Il a les paroles de la vie éternelle et son amour est plus précieux que tout amour !
Joris ROLAND, Séminariste