Annoncer l’évangile et en témoigner avec courage !

1er juillet 2022

Jeudi dernier, 29 juin, pour la solennité des Apôtres Pierre et Paul, nous avons entendu l’Evangile où Jésus, le Maître, interroge ses disciples : « qui suis-je ? »

En comparant Jésus aux prophètes ou aux célébrités, le regard trop humain de la foule s’arrête à la personnalité de cet homme et ne répond à la question que trop vaguement. 

En répondant dans la foi -qui est don de Dieu- le disciple du Christ, à la suite de Pierre, reconnaît la personne du Christ pour ce qu’Il est : le Messie de Dieu, c’est-à-dire le Fils de Dieu : Dieu fait homme pour notre consolation.

Et pour nous, pour moi, qui est Jésus ?

Même éloignés de l’Eglise, nombreux sont nos contemporains à donner une réponse à cette question. Certains se tournent vers Jésus, de manière plus ou moins consciente… mais toujours dans l’espoir qu’ils recevront de Lui un « mieux-être », la solution à leurs difficultés du moment. Mais beaucoup ne savent pas trouver les mots de la prière. Ils poussent pourtant la porte de l’église pour y pleurer, y allumer un cierge ou tout simplement s’y reposer.

Quant à nous, forts de la foi de notre baptême, nous affirmons que Jésus-Christ est Seigneur. Notre affirmation est-elle convaincue ? convaincante ? Baptisés, le temps de notre vie nous est donné pour toujours mieux connaître Jésus et pour le suivre au quotidien, de telle sorte que notre manière de vivre reflète l’évangile : c’est ta face, Seigneur, que je cherche, ne me cache pas ton visage. Ps 26, 8

Pour se faire connaître à nous, Dieu s’est fait homme dans la personne du Fils : Jésus qui s’est fait le serviteur jusqu’à être défiguré sur la Croix. Mais nous pouvons être tentés d’évacuer cette partie de l’histoire de Jésus pour ne retenir de l’évangile que les pages les plus confortables et nous faire une religion à notre mesure.

En effet, comme pour toutes les activités de sa vie, « l’homme contemporain revendique d’être lui-même responsable de sa vie de foi et d’embrasser personnellement les croyances qui lui sont annoncées par les religions. L’homme contemporain considère que c’est à lui de trouver les ressorts personnels d’authentifier sa croyance à ses propres yeux, plutôt que de s’en remettre à des croyances officielles. » Ces remarques sont celles de deux sociologues des religions qui soulignent « la revendication d’autonomie dans le domaine religieux… comme pour tout ce qui concerne le domaine des relations et des choix personnels, des affects et de la vie intime. » (Danièle Hervieu-Léger et Jean-Louis Schlegel dans Vers l’implosion ? Entretiens sur le présent et l’avenir du catholicisme)

Pour nous, catholiques, disciples du Christ, nous faisons donc face à un défi majeur : proclamer un Christ crucifié (1 Cor 1, 23), Celui-là même qui nous a prévenus qu’au jour de sa Passion, il faudrait qu’Il souffre, qu’Il soit rejeté et tué et qu’il ressuscite. De plus, la Bonne Nouvelle que nous annonçons est la Révélation que Dieu lui-même a pris soin de nous faire connaître. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique n°84 en parle ainsi :

L’héritage sacré (cf. 1 Tm 6, 20 ; 2 Tm 1, 12-14) de la foi (dépôt de la foi) contenu dans la Sainte Tradition et dans l’Écriture Sainte a été confié par les apôtres à l’ensemble de l’Église. En s’attachant à lui le peuple saint tout entier uni à ses pasteurs reste assidûment fidèle à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières, si bien que, dans le maintien, la pratique et la confession de la foi transmise, s’établit, entre pasteurs et fidèles, une singulière unité d’esprit.

Notre adhésion au dépôt de la foi est-elle totale ou partielle, avec des réserves ? Cherchons-nous à bien recevoir cette Révélation et à la comprendre pour qu’elle soit la mesure de notre foi et la lumière de notre manière de vivre ? Savons nous expliquer simplement ce que nous croyons et ce que nous annonçons ?

De plus, il nous faut aussi être témoins et dire où, quand et comment nous avons fait l’expérience du salut de Dieu dans notre vie… C’est une amorce nécessaire si nous voulons rejoindre nos contemporains et leur montrer qu’à leurs côtés, quelqu’un comme eux, vit dans une foi construite et une espérance dont il sait rendre compte.

Ce n’est pas nous que nous proclamons, mais le Christ Jésus, Seigneur ; nous ne sommes, nous, que vos serviteurs, à cause de Jésus (2 Cor 4, 5). Telle est notre foi, telle est notre joie !

Père Michel BERGER