Au sujet de la visite aux malades hospitalisés...

24 avril 2021

Le Christ est ressuscité, alleluia !
« Aucun autre nom n’est donné aux hommes qui puisse nous sauver. Ac 4, 12 » Cette affirmation n’est pas seulement un argument pour notre foi ou une simple perle dans le collier biblique de notre trésor spirituel !
Aucune autre personnalité connue depuis des siècles et fondatrice d’une religion ne peut garantir le salut.
Pierre, sous l’impulsion de l’Esprit Saint, affirme avec force et courage sa certitude et sa foi en Jésus. A sa suite, d’innombrables témoins ont emboîté le pas. Nous-mêmes, dans les moments difficiles que nous traversons, nous trouvons dans ces paroles, non pas un petit caillou méprisé mais un solide rocher pour notre espérance.

Tant de temps après les événements de Pâques, la communauté chrétienne manifeste le Christ vivant dans les actes de charité qu’elle se sait appelée à poser. Au nom de la mission reçue, elle donne à boire et à manger, à vêtir et elle visite les malades… Ce dernier point est d’ailleurs le but de cet ‘édito’ !
En tant qu’aumônier de l’hôpital, je veux rendre ici un hommage à tous ceux qui se sont manifestés par téléphone, SMS ou autre forme de communication… Ils me demandaient d’aller saluer, visiter, porter les sacrements à un proche, un ami ou voisin hospitalisé alors qu’eux-mêmes étaient empêchés d’aller à son chevet.
Quand les membres du personnel soignant ou bien quand vous les membres de l’Eglise (qui ne pouvez pas pénétrer dans l’hôpital à cause de la pandémie) m’en font part, je m’efforce d’aller auprès des patients qui m’ont été signalé pour que le Seigneur Jésus vienne – à travers l’aumônier – à la rencontre les souffrants, les isolés, les confinés : « j’étais malade, vous m’avez visité… »
« Mais quand Seigneur ? Nous n’avons pas pu à cause de ce virus et des règles qui nous ont été imposées. »

« En vérité je vous le dis, chaque fois que vous avez versé vos larmes, que vous avez prié, imploré, supplié ou téléphoné pour que les malades reçoivent la visite tant attendue, c’est à moi que vous l’avez fait. » De l’Evangile adapté selon Marcelin

Encore une fois, je tiens à dire merci – non pas pour flatter – mais pour nous rendre conscients de l’importance de la proximité auprès de celui qui souffre. Une visite, c’est un rayon de soleil extraordinaire dans la grisaille.
La visite d’un membre de la famille ? Quand elles est possible, cela fait la moitié du traitement !
Le patient oublie pour un moment la monotonie de la souffrance. Il devient radieux… et le sourire de celui qui est cloué sur la croix en forme de lit fait plaisir à voir. Ce sourire répond au visage qui se penche alors que tout au long du jour et de la nuit, le malade ne voit que les carreaux blancs du plafond ou l’œil du cyclope qu’est la télé ! Sans une visite, les secondes deviennent des minutes, les minutes des heures… le temps insupportablement long !

Merci et merci encore ! A ceux qui soutiennent matériellement et moralement parlant. Je souligne l’aide non négligeable de la Croix Rouge pour les vêtements, plaids, polaires ou autres bonbons… Je salue les quelques prêtres du doyenné qui m’ont - eux aussi - indiqué la présence d’un de leurs paroissiens dans l’hôpital.

Ce mot a aussi pour but de faire des émules. Puisque l’aumônier ne peut pas deviner parmi les 266 lits de l’hôpital où sont les malades qui l’attendent, s’il vous plait, ne laissez pas vos malades sans assistance. Par une lettre, une carte, un mot laissé à la permanence paroissiale, au standard de l’hôpital (04 90 11 22 22), il est toujours possible de me signaler qu’il y a un malade hospitalisé pour qui une visite serait profitable.
N’ayez pas peur ! L’aumônier n’est pas là pour forcer les choses ou pour juger mais bien pour apporter Jésus dont le Nom apporte le salut. Les sacrements ne donnent pas la mort mais la Vie !

Pour la mission que tu m’as confiée, merci Seigneur ! Par cela tu fais de moi une meilleure personne. En regardant les couloirs de l’hôpital et leur point de fuite, une pensée m’a traversé : « c’est ici la porte d’entrée au paradis. »

Père Marcelin BEJAN, aumônier de l’hôpital