Paul, dans son grand âge et depuis sa prison, adresse une lettre à Philémon. Ce Philémon habite à Colosses, en Asie Mineure aujourd’hui la Turquie. Paul y avait établi une communauté chrétienne. C’est grâce à Paul que Philémon avait accueilli le Christ dans sa vie… et c’est même dans sa maison que se réunit la communauté chrétienne !
Un de ses esclaves, Onésime, avait fui. Peu importe la raison. Mais, aux yeux de la loi, Onésime avait failli. Sa fuite représentait un manque à gagner pour son maître et méritait certainement une punition.
Onésime – marqué par la figure de Paul qu’il avait vu vivre dans la maison de son maître – va trouver refuge auprès de l’Apôtre. Paul se l’attache à son service. Même en prison, cela était possible. Paul lui annonce Jésus-Christ et lui donne, par le baptême, la vie des enfants de Dieu.
Dans la lumière du Christ, il apprend à Onésime qu’il lui faut accomplir toute justice et le convainc de retourner chez son maître.
Confiant que Philémon montrerait bon accueil à son esclave si lui Paul le lui demandait, au nom du Christ, Paul écrit le billet dont nous lisons ce dimanche l’essentiel. St Paul n’y abolit pas l’esclavage mais indique un chemin à suivre qui mènera tôt ou tard à la fin du système esclavagiste.
Paul invite le maître à une fraternité effective avec son esclave. L’exigence n’est pas mince :
Pardonne-lui ;
Accueille-le ;
Restaure-le dans sa dignité de personne ;
Ne le traite pas comme un esclave mais comme un frère…
… même s’il reste ton serviteur. Car il est deux fois tien :
comme serviteur, il appartient à ta ‘maison’ ;
comme baptisé, il appartient comme toi à la famille des enfants de Dieu !
Et nous, savons-nous transformer notre regard sur les autres et sur nous-mêmes ?
Savons-nous faire taire les rancœurs et les amertumes ?
Savons-nous passer sur les froissements quotidiens que nous vivons les uns avec les autres ?
N’enfermons pas nos frères dans la servitude de nos droits ou de notre fierté prétendus ?
Agissons donc non par devoir mais par charité en accomplissant librement ce qui est bien.
Sachons chercher et voir dans l’autre le visage du Christ et préférer toujours dans l’autre ce visage.
Père Michel BERGER, curé