« Combien de temps, Seigneur, vas-tu m’oublier ? » (Ps 12)

11 février 2022

La maladie et la souffrance se rencontrent dans toute vie humaine. Qui peut dire : « Moi, j’échappe à la maladie et à la souffrance » ? Le mystère du mal et de la souffrance peut être bien souvent présent dans nos existences jusqu’à les bouleverser voir jusqu’à les remettre en question : pourquoi la vie si… pourquoi ? Il n’y a pas de réponse toute faite. Prenons garde à la manière dont nous accueillons la souffrance de l’autre. Bien souvent nous sommes dépourvus et sans arme. Alors nous pouvons nous réfugier dans des réponses toutes faites. La seule et vraie réponse que nous pouvons apporter est celle de la charité : c’est la réponse même de Dieu. Face au mal et à la souffrance, il y a aura toujours la Croix du Seigneur et le don de sa vie qui débouchent sur la résurrection et l’espérance que tout peut être transfiguré par Jésus.

En 1992, le pape saint Jean-Paul II a institué une journée mondiale des malades : une journée spéciale pour nous rappeler que nous avons à être proches de tous ceux qui sont éprouvés par telle ou telle souffrance ou maladie. Être à leur écoute pour permettre à Dieu, qui agit en chacun d’entre nous par le baptême, de les rejoindre, de les consoler. En France, cette journée est décalée au dimanche qui suit le jour de la mémoire liturgique de Notre Dame de Lourdes (11 février). C’est ce que les diocèses appellent « le dimanche de la santé ». Accompagner les personnes souffrantes et préserver le don de santé sont des priorités évangéliques. Il est bon en ce dimanche de nous interroger sur notre rapport à la maladie, à la souffrance et surtout aux personnes de notre entourage ou de notre paroisse qui peuvent être touchés fortement par ces détresses de l’âme ou du corps. Comment - en tant que membre du corps du Christ - je me sens concerné par la souffrance de l’autre ? Et comme il n’y a de bonne intention que si elle est réalisée, que puis-je faire concrètement ?

 - prier. Rien ne peut être fait sans la prière. Je peux donc prier aux intentions des malades ou des personnes souffrantes que je connais en récitant une dizaine de chapelet. Je peux aussi prier au plus profond de mon cœur en disant : « Seigneur je te prie maintenant pour la personne qui dans le monde a le plus besoin de ton secours ». Ou alors je peux aussi réciter la prière de ce dimanche de la Santé 2022 : « Seigneur Jésus, Toi l’homme des Béatitudes, Toi, le pauvre, le doux, le juste, le miséricordieux, donne-nous de vivre par toi, avec Toi et en Toi. Quels que soient les événements, que nous traversons ou les difficultés que nous avons à affronter, permets que nous n’oublions jamais que Tu marches avec nous, que Tu nous prends par la main, et qu’être heureux, c’est te savoir à nos côtés, quoi qu’il nous advienne. Ainsi soit-il ».

- m’intégrer dans une équipe de visiteurs en rejoignant le Service Evangélique des Malades (SEM) : ils se retrouvent un mardi par mois à 14h15 au presbytère pour se préparer à aller à la rencontre des personnes âgées - à domicile ou en maison médicalisée - régulièrement tout au long de l’année. Si certains visiteurs peuvent porter la communion eucharistique, tous veulent favoriser et préparer la rencontre avec le prêtre pour une confession, un accompagnement spirituel ou pour le sacrement des malades. Le temps opportun pour le recevoir est certainement arrivé lorsque le fidèle commence à être en danger (…) à cause de la maladie, par suite d’affaiblissement physique ou de vieillesse. Cf Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 1514

- ne pas oublier de contacter l’aumônier de l’hôpital, le Père Marcelin Bejan : 04.90.11.22.22 ou 06.73.14.81.99 quand un proche est hospitalisé

Porter le souci les uns des autres et surtout de ceux qui sont les plus fragiles, c’est servir ses frères. Le Seigneur nous y invite à travers l’Evangile. C’est ce que nous voulons mettre en œuvre dans notre paroisse. La « bonne santé » de notre communauté ne se vérifie-t-elle pas un peu par-là ? « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13, 35)

 Abbé Baptiste Vanel, vicaire