Confiance ! C’est moi ; n’ayez plus peur !

2 mai 2020

Ce dimanche 3 mai est la 57e journée mondiale de prière pour les vocations, l’occasion pour nous de rappeler l’importance d’être vigilants dans la prière au sujet des vocations. En effet, il s’agit bien d’une demande de Jésus : « Priez le maitre de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » (Matthieu 9, 38).
Nous ne devons jamais nous décourager à prier pour lui demander que se lève dans le cœur des jeunes le désir de suivre le Christ à la manière des Apôtres. Le Seigneur nous demande de prier. Il ne nous demande pas d’aller voir tel ou tel pour lui demander s’il voudrait bien être prêtre, comme si c’était un rôle à jouer ou un métier à accomplir. La vocation est toujours un appel du Seigneur. C’est Lui qui choisit. L’appel au sacerdoce ministériel est un appel spécifique du Seigneur, une élection  : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure » (Jean 15, 16). La vocation pour reprendre le titre du livre de saint Jean-Paul II est un « don et un mystère ». Être prêtre est un don qui dépasse notre entendement. C’est un mystère car pourquoi le Seigneur choisit tel ou tel plutôt qu’un autre ? Dieu seul le sait. C’est un don qui fait celui qui le reçoit intendant des mystères de Dieu. Sa vocation est un « admirable échange » entre Dieu et les hommes. Le prêtre donne au Christ toute son humanité pour qu’il soit un instrument entre ses mains et qu’ainsi il devienne en un certain sens un autre Christ. Dans cette perspective, le célibat est vraiment un don du Seigneur si bien que vocation à être prêtre et vocation à se consacrer totalement au Christ et à son Eglise dans le célibat se rejoignent et ne font plus qu’un. Cela se comprend dans la mesure où la vie tout entière du prêtre est en contact avec le mystère divin et plus spécialement dans l’Eucharistie. A l’image de la tribu de Lévi qui était consacré au service du Seigneur et qui ne recevait pas de terre en héritage, le prêtre de l’Alliance Nouvelle est invité également à vivre dans cette pauvreté, dans ce renoncement à ce qui n’appartiendrait qu’à nous afin de laisser toujours plus le Christ agir en Lui. La terre que le prêtre reçoit en héritage, c’est l’Eucharistie. Chaque prêtre peut redire avec le psalmiste : « Seigneur mon partage et ma coupe : de toi dépend mon sort. La part qui me revient fait mes délices ; j’ai même le plus bel héritage » (Psaume 15, 5-6). Le prêtre en étant totalement donné au Seigneur est alors totalement donné au peuple de Dieu. Le curé d’Ars aimait redire : « Le prêtre n’est pas prêtre pour lui-même, il est pour vous ». En aidant l’évêque à accomplir son sacerdoce apostolique, le prêtre s’offre chaque jour pour la sanctification du peuple de Dieu afin que tous nous puissions chanter les louanges du Seigneur dans sa maison.

Dans son message pour cette journée de prière, le pape François nourrit notre méditation en quatre points.

  • Le premier est « gratitude ». La vocation à être prêtre vient de Dieu et c’est lui qui mène la barque. Il nous indique où aller, que faire et comment y arriver. C’est bien Lui qui nous appelle, nous accompagne et nous dirige sur les eaux parfois agitées de nos existences.
  • La deuxième parole est « courage ». Quand nous sommes appelés à consacrer notre vie au seigneur il se peut que des « fantômes de l’incrédulité » apparaissent : on pense que cette vocation n’est pas pour moi, on se pose des questions pour savoir si vraiment le Seigneur m’appelle à cela… Le pape François nous invite alors à garder confiance et courage dans le Seigneur et à avoir foi en sa présence : le Seigneur est présent dans chacune de nos vies, nous sommes dans sa main, c’est Lui notre vraie sécurité.
  • La troisième parole est « fatigue ». Nous sommes faibles et souvent craintifs. Or, c’est bien à travers nos fragilités, nos pauvretés que le Seigneur agit car il les transforme, avec notre coopération, en forces. C’est bien la foi en Jésus ressuscité qui permet de vaincre les tempêtes. Jésus est à nos coté et il nous tend sans cesse la main.
  • Enfin la dernière parole est « louange ». Soyons dans la louange et l’action de grâce à l’exemple de Marie : être reconnaissant pour le regard de Dieu qui s’est posé sur nous, avoir confiance face aux peurs et aux troubles, embrasser avec courage cet appel du Seigneur afin de faire de toute notre vie une louange au Seigneur.

« Laudem Gloriae » signait Sainte Elisabeth de la Trinité à la fin de ses lettres : être une louange de Gloire pour le Seigneur. C’est notre vocation commune à tous de baptisé. Que ceux qui sont appelé au sacerdoce ministériel nous aide sur ce chemin. Prions pour les vocations sacerdotales et religieuses dans notre paroisse, dans notre diocèse. N’ayons pas peur que le Seigneur appelle certains jeunes dans nos familles, ici à Orange. Abandonnons-nous à sa Providence qui sait mieux que nous ce qui est bon. « Confiance ! C’est moi ; n’ayez plus peur ! » (Matthieu 14, 27). Seigneur donne nous des prêtres, Seigneur donne nous de saints prêtres !

Abbé Baptiste Vanel