« DIEU » N’A PAS FERME !

30 avril 2021

Alors que nous attendons - peut-être avec impatience - la réouverture des bars et restaurants fermés depuis plusieurs mois à cause de la crise sanitaire, la demeure de Dieu quant à elle reste toujours ouverte. Depuis que le Christ est descendu aux enfers et qu’il est monté victorieux les portes du ciel sont à nouveau ouvertes et elles ne se refermeront plus jamais. Pourquoi pas demeurer alors en Jésus ?

Bien sûr nous sommes chrétiens et nous faisons tout ce qu’il faut pour dorer ce beau blason. Nous essayons d’être gentil, de tout bien faire et de ne choquer personne. Ou bien au contraire nous sommes des « militants » de la cause. Or, est-ce d’abord cela qui fait que nous sommes chrétiens ? Etre chrétien c’est être disciple-missionnaire du Christ. C’est nous mettre dans ses pas, le suivre : « Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? » (Jean 1, 38). C’est celui qui ne cesse de chercher où le Christ demeure. Et nous le savons bien : « le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » (Matthieu 8, 20). Autrement dit, pour demeurer avec Jésus, il nous faut nous rattacher à Lui comme les sarments à la vigne. C’est ce qui se passe le jour de notre baptême mais c’est ce à quoi nous sommes invités tout au long de notre vie en suivant les commandements du Seigneur, en déployant les vertus humaines ou théologales, par les bonnes œuvres et en étant des hommes et des femmes de prière. La prière est beaucoup plus large que ce qu’on pense. Il y a des temps spécifiques que je réserve à la prière : dire le chapelet, prendre un temps d’écoute de la parole de Dieu, prendre un temps de prière silencieuse d’oraison ou d’adoration, prier en famille, seul, ou en couple, prendre un temps de lecture spirituelle… mais c’est toute notre vie qui doit devenir une prière. Alors ma vie deviendra missionnaire. N’est-ce pas cela demeurer dans le Seigneur ?

Ce n’est pas hier, ni demain que je suis invité à demeurer en Jésus mais aujourd’hui. Rien qu’aujourd’hui ! Afin d’oser témoigner de l’Espérance qui nous habite. Avec une prière du matin de Saint Jean XXIII, nous pouvons dire :

1. Rien qu’aujourd’hui, j’essaierai de vivre, exclusivement la journée sans tenter de résoudre le problème de toute ma vie.

2. Rien qu’aujourd’hui, je porterai mon plus grand soin à mon apparence courtoise et à mes manières. Je ne critiquerai personne et ne prétendrai redresser ou discipliner personne si ce n’est moi-même.

3. Je serai heureux, rien qu’aujourd’hui, dans la certitude d’avoir été créé pour le bonheur, non seulement dans l’autre monde mais également dans celui-ci

4. Rien qu’aujourd’hui, je m’adapterai aux circonstances, sans prétendre que celles-ci se plient à tous mes désirs.

5. Rien qu’aujourd’hui, je consacrerai dix minutes à la bonne lecture en me souvenant que comme la nourriture est nécessaire au corps, la bonne lecture est nécessaire à la vie de l’âme.

6. Rien qu’aujourd’hui, je ferai une bonne action et n’en parlerai à personne.

7. Rien qu’aujourd’hui, je ferai au moins une chose que je n’ai pas envie de faire ; et si j’étais offensé, j’essaierai que personne ne le sache.

8. Rien qu’aujourd’hui, j’établirai un programme détaillé de ma journée Je ne m’en acquitterai peut-être pas entièrement, mais je le rédigerai et me garderai de deux calamités : la hâte et l’indécision.

9. Rien qu’aujourd’hui, je croirai fermement, - même si les circonstances prouvent le contraire - que la bonne providence de Dieu s’occupe de moi comme si rien d’autre n’existait au monde.

10. Rien qu’aujourd’hui, je ne craindrai pas. Et tout spécialement, je n’aurai pas peur d’apprécier ce qui est beau et de croire en la bonté. Je suis en mesure de le faire bien pendant douze heures, ce qui ne saurait pas me décourager, comme si je pensais que je dois le faire toute ma vie durant.

Abbé Baptiste Vanel, vicaire