Il est beau d’être prêtre !

21 février 2020

En accueillant ce dimanche la première messe d’un jeune prêtre, notre paroisse se réjouit du don du sacerdoce pour l’Eglise. Depuis plusieurs années, nous sommes habitués à voir passer des séminaristes par notre paroisse pour découvrir le visage de la communauté des fidèles que nous formons ici, à Orange et à Caderousse. Mais, que signifie être prêtre de Jésus-Christ ? Lorsque le prêtre célèbre la messe avec la 2e prière eucharistique, nous l’entendons dire : nous Te rendons grâce car tu nous a choisis pour servir en ta présence. La nouvelle traduction du Missel (à paraître cette année) nous donnera à entendre : tu nous as estimé dignes de nous tenir devant toi pour te servir, plus fidèle au latin : astare coram te et tibi ministrare.
Dans son dernier livre dont ces lignes s’inspirent, le pape émérite Benoit XVI souligne que la liturgie a emprunté ces paroles au livre du Deutéronome 18, 5. Que ce soient ceux de l’Ancien ou ceux du Nouveau Testament, les prêtres sont appelés à SE TENIR DEVANT DIEU ET LE SERVIR.
Avant toute chose, le prêtre doit être un homme de foi. Pour lui-même et pour les autres, il est quelqu’un qui veille. Il doit être vigilant face aux pouvoirs menaçants du mal. Il doit garder le monde en éveil pour Dieu. Il doit être quelqu’un qui se tient et reste debout. Se tenir devant le Seigneur doit toujours signifier aussi une prise en charge des hommes auprès du Seigneur Jésus qui, à son tour, nous prend en charge auprès du Père. S’ajoute la nécessité de servir : il s’agit de poser les actions du culte, prolongement du culte que le Christ a rendu au Père, à savoir le don de soi jusqu’au bout pour les hommes. Servir comporte :
- la célébration de L’EUCHARISTIE et des SACREMENTS,
Lorsqu’on affirme que le prêtre est signe du “Christ tête”, le sens principal est que le Christ est la source de la grâce : il est la tête de l’Église parce qu’il peut communiquer la grâce à tous les membres de l’Église.
Le prêtre est signe de cette Tête qui répand la grâce, en particulier lorsqu’il célèbre l’Eucharistie, source et sommet de toute la vie chrétienne. C’est son grand pouvoir qui peut être reçu seulement dans le sacrement de l’Ordre. C’est pourquoi lui seul peut dire : “Ceci est mon corps”. Il y a d’autres paroles que lui seul peut prononcer : “Je te pardonne tes péchés”, parce que le pardon sacramentel est au service d’une célébration eucharistique digne. Le cœur de son identité exclusive se trouve dans ces deux sacrements. Pape François, exhortation apostolique postsynodale Querida Amazonia 87 – 88 
- la PRIERE, œuvre prioritaire du prêtre, œuvre qu’il lui faut apprendre toujours à nouveau et toujours plus profondément à l’école du Christ et des saints de tous les temps.
- la PROXIMITE AVEC LE SEIGNEUR qui va de pair avec le risque de se retrouver conditionné par les habitudes, risquant d’oublier le fait – toujours nouveau – de la présence du Christ à son Eglise. Le prêtre est appelé à se rappeler ces paroles de Jésus à son Père : que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se fasse. (Lc 22, 42)
- c’est dans cette obéissance que L’ANNONCE DE LA PAROLE DE DIEU prend son sens et toute sa force : le prêtre ne s’annonce pas lui-même, il annonce Dieu et sa Parole.
Se tenir devant Dieu et Le servir : Jésus-Christ, en tant que véritable Grand Prêtre du monde a donné à ces paroles une profondeur jusqu’alors inimaginable.
La première messe du Père Jean-Baptiste Pelletier et la montée vers l’ordination sacerdotale de l’abbé Baptiste Vanel nous provoquent à prier pour les prêtres et à demander de nouvelles vocations sacerdotales.
« On peut, en se lamentant, palabrer à l’infini sur la pénurie de prêtres qui se fait criante. On peut regretter le bon vieux temps où chaque village avait son curé et son vicaire… le Christ, Lui, nous suggère une tout autre voie : Priez le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans son champ. Une prière permanente, quotidienne suscitera les pasteurs dont nous avons besoin. Osons cette prière ! En famille, en groupe, en paroisse, seul. » Père Guy Gilbert, journal « La Croix » du 29 janvier 2002
Dès ce dimanche, l’icône de la Sainte Famille circulera chaque semaine – de famille en famille – pour que nous (re)prenions l’habitude de Le supplier pour qu’Il appelle chez nous, ici à Orange et à Caderousse. Oui, même chez nous ! En effet, il est beau d’être prêtre !

Père Michel BERGER, curé