Le mystère de l’Incarnation

20 décembre 2025

Depuis le 17 décembre, l’Église est entrée dans la neuvaine de préparation au grand Mystère de l’Incarnation. L’invitation de l’Église n’est pas uniquement à contempler ce Mystère, mais à le vivre ! Nous vivons des temps dans lesquels souvent (même sans se rendre compte) nous dissocions la foi et la vie quotidienne. Nous contemplons le Mystère de loin, en gardant cette “saine distance” entre ce que nous regardons et notre réalité concrète.

Il est clair que la venue de Dieu dans la chair est un événement qui ne devrait pas nous laisser indifférents. S’Il a pris notre condition, cela nous concerne, mais de quelle manière ? En quoi cela me regarde ? Nous connaissons la théorie, mais concrètement, qu’est-ce que ça change ?

Je pense à la crèche de cette année de notre Cathédrale, où ce Mystère se manifeste au sein d’une maison dans toute sa simplicité. L’Incarnation est un Mystère qui cherche encore aujourd’hui à s’incarner, non pas dans une crèche en bois, mais dans notre propre vie ! Dans notre existence et dans notre histoire ! L’Incarnation, c’est du concret. J’imagine la tête des bergers lorsqu’ils regardaient le bébé… Vraiment, Dieu est ici ? C’était trop simple. Oui, Il est là ! et quoiqu’il en soit, qu’on s’en moque ou qu’on l’ignore, Il est là, c’est un fait.

Apprendre à vivre avec Jésus est tout un art. Une aventure plutôt ! Mais cela s’apprends dans la relation, non pas uniquement quand on vit les sacrements, mais dans la vie quotidienne.

À table, au travail, dans la famille, sur internet… Aucun aspect de notre vie ne devrait pas être étranger à la vie divine, s’il est vrai que la vie divine n’a pas voulue rester étrangère à la nôtre.

Jésus-Christ cherche encore à s’incarner : à s’incarner dans une vie, non pas dans une idée, un sentiment, un rite ou un culte. S’incarner dans l’histoire concrète pour faire rentrer dans chaque vie qui l’accueille ce qui manquait depuis le péché originel : l’Amour parfait. Un Amour incarné que nous sommes appelés tous (moi inclus) à laisser habiter et gouverner notre table, notre salon, notre travail, nos loisirs, notre famille et jusqu’à notre propre vie.

Père Pablo Solis Encina