Marie élevée dans la gloire

31 juillet 2021

Le choix des mots de la proclamation du dogme de l’Assomption par Pie XII en 1950 est précis : « au terme de sa vie, Marie a été élevée dans la gloire ». Il ne parlait pas de la mort de Marie ou de sa Dormition mais du terme de sa vie sur terre.

La mission de Marie sur la terre s’est faite dans l’humilité. Sa mission dans le ciel se fait depuis la gloire divine.
Car Marie est la première des ressuscités à la suite du Christ en gloire : en effet, étant sa mère selon la chair, elle est la plus proche de Lui. Tous revivront dans le Christ mais chacun selon son rang, d’abord le Christ et puis ceux qui seront au Christ lors de sa venue en gloire. (1 Cor 15, 23)

Le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort. (1 Cor 15, 26) Saint Paul nous rappelle que la mort est le salaire du péché. (Rom 6, 23) Par son Immaculée Conception, Marie qui est « comblée de la grâce divine » ne peut être atteinte par la mort physique que nous vivrons tous.
Oui, nous passerons par la mort, cette mort à laquelle Marie a communié quand elle se tenait au pied de la Croix, quand Jésus donnait sa vie. Les années qui ont suivi la Passion et la Résurrection de Jésus, Marie les a vécues en tant qu’image vivante de l’Eglise contre laquelle les puissances du mal n’ont aucun pouvoir (Cf. Mt 16, 18). La première lecture de la solennité de l’Assomption (Apocalypse 12) nous montre la Femme revêtue de toute la création : le soleil, la lune et les étoiles. Elle enfante non seulement le Fils mais tous ceux qui sont au Fils, les frères du Bien Aimé qui, grâce à cet enfantement échappent aux forces du mal incarnées dans le Dragon, le Prince de ce monde jeté dehors (cf. Jn 12, 31) lors de la Passion de Jésus. Certes, il continue à faire du mal dans notre monde, mais la Mère lui échappe et s’enfuit au désert, lieu normal de la vie de l’Eglise, où le dragon n’a aucun pouvoir sur elle et sur nous puisque nous sommes au Christ. et le Christ est à Dieu.
Marie et l’Eglise, la Femme et le nouvel Adam sont victorieux - et nous avec eux, par pure grâce, sans aucun mérite de notre part. Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! (Apocalypse 12, 10)

Marie est la nouvelle et définitive Arche d’alliance. Elle a porté le Fils et porte encore maintenant chacun de nous. Cette arche est désormais dans le sanctuaire du ciel qui est son Fils glorifié. Marie a porté le Fils qui désormais la porte en Lui puisque le Temple de la nouvelle Jérusalem, c’est le Verbe de Dieu lui-même.
Lorsque Salomon a accueilli sa mère Bethsabée il l’a fait trôner à côté de lui. (1 Rois 2, 19)

Nous retrouvons la même chose dans l’évangile de cette fête : que dit Élisabeth ? Comment se fait-il que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? (Luc 1, 43)

En ce jour de l’Assomption, ce n’est plus Salomon ni Élisabeth qui parlent mais Dieu lui-même qui accueille Marie, la Mère de son Fils, car elle a cru dans les paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. (Luc 1, 45)
Alors Marie peut redire le Magnificat et louer Dieu qui se souvient de la promesse faite à Abraham et sa descendance à jamais, la promesse de la vie éternelle dont nous sommes tous porteurs. Comment ne pas y croire ? Toute l’espérance chrétienne est là.

Réjouissons-nous et rendons grâce pour cette vie qui nous est offerte et vers laquelle nous tendons.

Père Grégoire VU