Le pape émérite Benoit XVI s’est éteint en cette fin d’année 2022, le 31 décembre dernier. Celui qui a été notre pape de 2005 à 2013 a été surtout un « humble serviteur dans la vigne du Seigneur ». Nous voudrions lui rendre hommage à travers ces quelques lignes et l’assurer de notre prière fervente.

Né en 1927, Joseph Ratzinger grandit au sein d’une famille bavaroise modeste qui lui apprit l’amour du piano, des lettres, de l’histoire, et lui transmit une piété profonde. On peut noter qu’à 7 ans, il demandait déjà comme cadeau de Noël un missel et une chasuble de prêtre. Il grandit dans un contexte difficile puisqu’à quatorze ans il dût se résoudre aux Jeunesses hitlériennes, puis à seize au service militaire. Déjà soucieux de suivre sa conscience, il déserta et passa six semaines en prison avant que la capitulation allemande ne le délivre et qu’il puisse librement poursuivre son appel.

Au séminaire, il a très vite compris que pour lui être prêtre était inséparable d’une vocation à être théologien, à suivre le Seigneur dans les études et l’approfondissement dogmatique de la foi. Il participa ainsi au concile Vatican II, comprenant très vite que c’est en allant puiser dans la tradition que nous pourrions revitaliser le présent. L’Eglise a une mission de contradiction prophétique qu’il nous faut assumer avec courage.

A travers ses trois lettres encycliques (dont celle sur la foi publiée par le pape François), Benoit XVI nous a recentrés sur les vertus théologales : c’est dans la foi, l’espérance et la charité que l’Eglise doit avancer au milieu des agitations de ce monde.

En 2013, après 8 ans de pontificat, il prit une décision quasiment inédite en déclarant renoncer à la chaire de saint Pierre. Devenu dès lors pape émérite, il mena au monastère du Vatican une vie de silence et de prière, soutenant ainsi l’Eglise par l’offrande de lui-même.

Nous pouvons lire avec profit son testament spirituel dont vous trouverez quelques exemplaires près des feuilles contacts et que l’on peut retrouver sur le site internet de de la conférence des évêques de France. C’est une invitation pour nous à « tenir bon dans la foi ».

Très Saint-Père nous voulons rendre grâce au Seigneur pour votre vie donnée, pour votre charité, pour votre ministère et pour l’enseignement que vous nous laissez. Puissions-nous redécouvrir vos écrits et trouver ainsi une lumière sur notre chemin. Par le témoignage de votre simplicité et de votre humilité vous nous avez révélé la bonté du visage du Père. Que le juge ultime de votre vie qui est aussi votre plus grand ami, vous accueille en son paradis. Merci Saint-Père.

Dans notre paroisse, nous nous sommes unis à la célébration des funérailles le jeudi 5 janvier par la messe de Requiem célébrée à l’intention du pape émérite Benoit XVI.
Une messe d’action de grâce sera célébrée ce samedi 7 janvier à 18h30 à la métropole Notre Dame des Doms en Avignon par notre archevêque. Nous sommes tous invités à y participer.

Abbé Baptiste Vanel

Benoît XVI sur l’avenir du christianisme

« Il est possible que nous soyons au seuil d’une nouvelle ère, constituée tout autrement, de l’histoire de l’Eglise, où le christianisme existera plutôt sous le signe de grain de sénevé, en petits groupes apparemment sans importance, mais qui vivent intensément pour lutter contre le mal et implantent le bien dans le monde, qui ouvrent la porte à Dieu. On constate à nouveau beaucoup de mouvements de ce genre. C’est sûr, il n’y a pas de retour massif au christianisme, pas de tournant historique des paradigmes ni de volte-face. Pourtant, il y a une présence de la foi qui se manifeste avec force, qui anime de nouveau les hommes et leur donne dynamisme et joie, une présence de la foi, qui a un sens pour le monde. »

(Le Sel de la terre, entretiens avec Peter Seewald, 2005)