« Sauve-toi toi-même et nous avec » (Lc 23,37)

18 novembre 2022

A Hébron, David fit alliance avec les anciens d’Israël devant le Seigneur. Il devint ainsi le roi d’Israël.
Jésus, le fils de David, assumera cette même mission, mais d’une autre manière, selon la volonté du Père : il élargira cette alliance et sa royauté non seulement à toutes les nations mais à l’Univers. En effet, « tout a été créé par lui et pour lui » (Col 1, 16), l’univers visible et invisible. Son règne s’étend jusqu’aux galaxies les plus lointaines mais aussi aux êtres invisibles que sont les anges. Absolument tout est sous la maîtrise du Fils de Dieu.

Nous terminons l’année liturgique par cette récapitulation de toutes choses dans le Christ (Eph 1, 10), en qui tout subsiste. Le centre de la création, selon la révélation biblique, c’est l’homme. C’est l’homme lié au Christ de manière définitive depuis la victoire de ce dernier sur la mort. Jésus est le premier né d’entre les morts (Col 1, 18). En Lui, tout est réconcilié avec le Père qui nous a transférés dans le Royaume de son Fils bien aimé, en qui nous avons le salut et le pardon des péchés. Oui, en Jésus, « tout est accompli ». La victoire de Dieu est totale et définitive.

La mission évangélisatrice de l’Eglise est d’annoncer cette victoire et de la vivre à chaque instant de notre vie. « Vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d’en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu » (Col 3, 1). La victoire du Christ passe par le mystère de sa Passion. Le Christ a vécu cette mort pour que nous vivions de sa vie. Sur la croix, il est cloué dans l’impossibilité d’agir. Mais ses bras sont ouverts pour accueillir tous les hommes. « Une fois élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (Jn 12, 33).

Il ne veut ni ne peut se sauver lui-même, car il est pleinement dans le dessein du Père. Jésus donne sa vie en prenant sur lui la culpabilité de tous les hommes. Il s’est fait péché pour nous.

Même le gouverneur Pilate reconnaît la mission de Jésus par l’inscription qu’il ordonne de fixer à la croix : « Celui-ci est le roi des juifs ».

« Il n’a rien fait de mal » ( Lc 23, 41), dit l’un des hommes crucifiés avec Lui. Il est Roi, innocent, et on le tue par jalousie et obscurantisme mensonger. Ainsi notre Dieu est un Roi crucifié et glorifié. Il est venu pour les pécheurs et jusqu’au bout il accueillera les pécheurs pour les conduire dans le paradis de la vie éternelle dès aujourd’hui.

Il a réalisé le dessein du Père en faisant la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel. Notre Roi est le prince de la paix. Il règne sur les êtres qui ont reçu la liberté dans l’acte créateur du Père, liberté que le Fils a restaurée dans sa Passion et l’offrande de sa vie.

Désormais, nous pouvons vivre de la liberté divine elle-même : notre cœur profond est habité par cette liberté de la présence trinitaire, qui conduit notre vie depuis notre baptême.

Père Grégoire VU