Vivre le Carême avec Saint Joseph 3/6

5 mars 2021

Les deux derniers dimanches, nous avons – pour bien vivre notre Carême – contemplé en Saint Joseph

  • un exemple d’obéissance à la volonté de Dieu
  • un exemple d’accueil aux personnes et d’acquiescement aux circonstances

Nous méditons aujourd’hui sur la tendresse de Saint Joseph pour découvrir qu’elle est un ressort puissant pour notre conversion ! Reprenons la lecture de la lettre apostolique Patris Corde du Pape François au n°2 :

Joseph a vu Jésus grandir jour après jour «  en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52). Tout comme le Seigneur avait fait avec Israël, « il lui a appris à marcher, en le tenant par la main : il était pour lui comme un père qui soulève un nourrisson tout contre sa joue, il se penchait vers lui pour lui donner à manger » (cf. Os 11, 3-4).

Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu : « Comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint » (Ps 103, 13). Joseph aura sûrement entendu retentir dans la synagogue, durant la prière des Psaumes, que le Dieu d’Israël est un Dieu de tendresse, qu’il est bon envers tous et que « sa tendresse est pour toutes ses œuvres » (Ps 145, 9).

L’histoire du salut s’accomplit en « espérant contre toute espérance » (Rm 4, 18), à travers nos faiblesses. Nous pensons trop souvent que Dieu ne s’appuie que sur notre côté bon et gagnant, alors qu’en réalité la plus grande partie de ses desseins se réalise à travers et en dépit de notre faiblesse. C’est ce qui fait dire à saint Paul : « Pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré : "Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse" » (2 Co 12, 7-9)

Si telle est la perspective de l’économie du salut, alors nous devons apprendre à accueillir notre faiblesse avec une profonde tendresse. Le Malin nous pousse à regarder notre fragilité avec un jugement négatif. Au contraire, l’Esprit la met en lumière avec tendresse.

La tendresse est la meilleure manière de toucher ce qui est fragile en nous. Le fait de montrer du doigt et le jugement que nous utilisons à l’encontre des autres sont souvent un signe de l’incapacité à accueillir en nous notre propre faiblesse, notre propre fragilité. Seule la tendresse nous sauvera de l’œuvre de l’Accusateur (cf. Ap 12, 10). C’est pourquoi il est important de rencontrer la Miséricorde de Dieu, notamment dans le Sacrement de la Réconciliation, en faisant une expérience de vérité et de tendresse. Paradoxalement, le Malin aussi peut nous dire la vérité. Mais s’il le fait, c’est pour nous condamner. Nous savons cependant que la Vérité qui vient de Dieu ne nous condamne pas, mais qu’elle nous accueille, nous embrasse, nous soutient, nous pardonne (…)

La volonté de Dieu, son histoire, son projet, passent aussi à travers la préoccupation de Joseph. Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse. Et il nous enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. Parfois, nous voudrions tout contrôler, mais lui regarde toujours plus loin.

Nous le savons bien, nous ne sommes pas toujours ‘tendres’ dans nos relations avec les autres !
En cette troisième semaine de Carême, interrogeons-nous : au sein de notre communauté ou de notre famille, notre cœur n’est-il pas piégé par des rapports de force ou d’influence ? Ne sommes-nous pas tentés par la médisance ? la calomnie ? Quelle est ma part de responsabilité dans les froissements relationnels ? Que puis-je convertir ? A qui dois-je demander pardon ? A qui puis-je pardonner ?

En plus des horaires habituels, pendant tout le temps du Carême, un prêtre vous accueille à l’église Saint Florent du mardi au jeudi de 16h00 à 17h45 pour les confessions et le vendredi de 16h00 à 16h45.

Père Michel BERGER