Vivre le Carême avec Saint Joseph (6/6)

25 mars 2021

Au début du Carême, la foi et la confiance de Saint Joseph nous ont stimulé à l’obéissance à Dieu. En ce dernier dimanche de Carême, nous concluons notre lecture de la lettre apostolique du Pape François Patris corde et nous y trouvons – au n°3 – une indication précieuse pour entrer dans la Semaine Sainte :

Dans la vie cachée de Nazareth, Jésus a appris à faire la volonté du Père à l’école de Joseph. Cette volonté est devenue sa nourriture quotidienne (cf. Jn 4, 34). Même au moment le plus difficile de sa vie, à Gethsémani, il préfère accomplir la volonté du Père plutôt que la sienne, et il se fait « obéissant jusqu’à la mort […] de la croix » (Ph 2, 8). C’est pourquoi l’auteur de la Lettre aux Hébreux conclut que Jésus « apprit par ses souffrances l’obéissance » (He 5, 8).

Rappeler l’enfance de Jésus et, par exemple, le fait que l’évangéliste Saint Luc souligne que Jésus, à l’âge de 12 ans, était soumis à ses parents après les trois jours où Il resta dans le Temple (cf. Lc 2, 49) n’est pas une digression. Il ne faudrait pas, en effet, que la célébration successive, au cours de l’année, des différents épisodes de la vie de Jésus nous fasse perdre de vue que tous ces événement sont liés. Toute la vie de Jésus est à la fois enseignement, signe et cause du salut. Sa Passion, sa Mort et sa Résurrection en sont l’accomplissement.

« En entrant dans le monde, le Christ dit : Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté. » (He 10, 5) Cette parole indique que Jésus connaît déjà cette volonté. En effet, dès le moment de sa conception et pendant toute sa vie, son âme humaine voit Dieu face à face et connait - de science infuse - sa mission de Sauveur.

Pourtant, afin d’accomplir pleinement cette mission du salut des hommes, Jésus a embrassé pleinement notre condition. C’est pourquoi, il a voulu grandir, découvrir et maîtriser nos émotions psychologiques, apprendre tout ce qu’un enfant de son âge et de son époque pouvait apprendre… Il a appris de son père nourricier le poids et le sens du travail manuel, la beauté d’une œuvre artisanale bien faite et bien finie… Et Jésus a appris à faire la volonté de son Père et notre Père qui est au cieux. Il a fait cet apprentissage de l’obéissance sous le regard et avec les conseils et encouragements de Joseph, son père nourricier.

Quand Jésus dit : « Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre. » (Jn 5, 17), sa parole s’applique à Dieu son Père mais elle se fonde sur l’expérience de Jésus qui a vu, quotidiennement, son père nourricier à l’œuvre et au travail.

Aujourd’hui, nous soulignons donc que Jésus a eu, en Saint Joseph, un modèle à imiter. Venant dans ce monde pour obéir, Jésus a appris à obéir. L’offrande de sa vie n’est pas un acte surhumain ; elle est bien le présent d’une vie humaine qui se donne pleinement, librement, de manière délibérée, en connaissance de cause de ce que cela lui coûte. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Jn 15,13

Voilà comment le sacrifice du Christ est unique ; il achève et dépasse tous les sacrifices (cf. He 10, 10).
Il est d’abord un don de Dieu le Père lui-même : c’est le Père qui livre son Fils pour nous réconcilier avec lui.
Il est en même temps offrande du Fils de Dieu fait homme qui, librement et par amour, offre sa vie à son Père par l’Esprit Saint, pour réparer notre désobéissance. Catéchisme de l’Eglise Catholique n°614

Par sa Passion d’amour, Jésus a substitué son obéissance à notre désobéissance : par l’obéissance d’un seul,

la multitude a été rendue juste. (cf Rm 5, 19). Il nous appartient maintenant d’accueillir ce salut par la foi :

  • - reconnaitre que le salut est en Jésus, notre Sauveur ;
  • - accepter que cette grâce s’applique sur nous
  • - engager notre vie sur le chemin de cette obéissance : c’est le sens de l’expression « mourir au péché ».

« Dans le baptême, vous avez été mis au tombeau avec lui et vous êtes ressuscités avec lui par la foi en la force de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts.  » (Col 2, 12) « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut. » (Col 3, 1) Tout au long de cette Semaine Sainte, jour par jour et même heure par heure, suivons Jésus et imitons son obéissance. Grâce à Jésus et par la prière d’intercession de Saint Joseph, nous parviendrons alors certainement à la joie de Pâques !

Père Michel BERGER, curé