Au lendemain de la Nativité, le temps de Noël - marqué par les vacances scolaires - nous a permis de nous arrêter. Comme les santons immobiles dans la crèche mais tournés vers le Seigneur, j’espère que vous avez pu vous tenir en repos dans l’adoration et la prière. J’espère aussi que vous avez pu savourer les rencontres familiales ou amicales. Pour ma part, j’ai pu, par un temps de retraite spirituelle, prendre du repos.

Avec la célébration de l’Épiphanie dimanche dernier, la venue des Rois Mages nous invitait à prolonger notre adoration par l’offrande : à défaut d’or, d’argent ou de myrrhe, nous pouvons offrir nos vies.

Avec la rentrée scolaire et le Baptême de notre Seigneur célébré ce dimanche, nous sommes invités à nous relever et à reprendre la besogne quotidienne de notre devoir d’état. Cela inclut aussi la mission d’annonce de l’Évangile, quelle qu’en soit la forme. Ce Week-end, des paroissiens accompagnent au sanctuaire de Rochefort du Gard les personnes accueillies au Parcours Alpha pour un Week-End de découverte de l’Esprit Saint. Prions pour que ce moment soit fécond !

L’année 2022 est bien ouverte ! Le temps des vœux est là. A tous et à chacun, je souhaite la Bonne et Sainte Année ! Sous le regard de Dieu, nous pouvons tout désirer pour nous-mêmes et tout souhaiter aux autres… même les choses simples que les enfants osent désirer. Pour sa prise d’habit de Carmélite, Sainte Thérèse de Lisieux n’a-t-elle pas désiré voir la neige ? Elle a été exaucée !!

Je ne sais pas si déjà je vous ai parlé de mon amour pour la neige ?... Toute petite, sa blancheur me ravissait ; un des plus grands plaisirs était de me promener sous les flocons neigeux... J’avais toujours désiré que le jour de ma prise d’habit la nature fût comme moi parée de blanc.
A la fin de la cérémonie, (…) mon regard se porta sur des flocons de neige... le préau était blanc comme moi. Quelle délicatesse de Jésus ! Prévenant les désirs de sa petite fiancée, il lui donnait de la neige... De la neige, quel est donc le mortel qui puisse en faire tomber du ciel pour charmer sa bien-aimée ? Manuscrit A folio 72

Pour autant, le passage à la nouvelle année ne réinitialise pas nos vies ! Nous emportons, d’une année à l’autre, des bagages parfois lourds... mais aussi des espérances fortes ainsi que des projets ! Osons donc faire des vœux ! Souhaiter la bonne santé est un vœu a priori banal mais finalement si important ! Associons-lui le vœu de savoir grandir dans la fidélité à la personne et au message de Jésus-Christ. Soyons prêts à recevoir tout ce que le Seigneur veut et va faire pour nous au long des mois, des semaines, des jours et des heures à venir. Dans la foi, notre regard entrevoit que la bénédiction de Dieu nous est offerte. Ayons donc confiance et soyons dans la joie !

Prenons tout de même quelques points d’appui :

• Comme remède aux espoirs déçus, affirmons que l’homme se nourrit de l’espérance ouverte par Jésus ;
• Face à la vulnérabilité de la nature défigurée par la négligence et la surconsommation, osons vivre plus simplement : des ressources locales et beaucoup de possibilités sont à portée de main ;
• Comme remède aux comportements impulsifs et égoïstes dictés par l’émotion du moment, ayons le courage de nous ouvrir à l’ampleur de la raison : elle dilate notre capacité à la communion et à la louange ;
• Face à la technologie qui peut tout réduire à la fonctionnalité, goûtons les moyens aussi simples que sont la rencontre en vis-à-vis, le fait de marcher ensemble physiquement ou tout simplement la présence gratuite… Les sacrements de l’Eglise sont ces contacts du Christ qui nous rejoint par sa chair dans notre chair… l’Eglise elle-même est sacrement du salut ! Remplaçons du temps de connexion par de la présence réelle !
• Comme remède à la morosité intérieure, appliquons-nous à rattacher les évènements de notre vie qui nous paraissent a priori fragmentés et contradictoires – au projet d’alliance et d’unification intérieure que Dieu a sur nous et avec nous. Comme Marie, sachons garder tous ces évènements dans nos cœurs. Cf Luc 2, 51
• Comme remède à la solitude, à l’individualisme et à la fragmentation sociale, faisons en sorte que notre communauté paroissiale, dans ses différents lieux de célébration, soit vivante, hospitalière, rayonnante, offrant ainsi un signe qui attire vers la fête pascale et l’assurance qu’avec Jésus, nous sommes vainqueurs !

Ma prière vous accompagne pour votre chemin personnel. A chacun des paroissiens, je dis merci pour son existence, pour sa présence au milieu de notre assemblée et pour le service qu’il accomplit au sein de notre communauté paroissiale - ou en dehors ! - au nom de Jésus-Christ.

Père Michel BERGER, curé