Écho du jubilé des jeunes

20 août 2025

Rome 27 juillet – 3 août 2025

Pourquoi partir ? C’est par cette interrogation que s’ouvre le Défi de Jérusalem, roman évènement d’Éric-Emmanuel Schmitt dont le poignant récit – non content d’avoir été postfacé par notre défunt pape François – a pour mérite de nous narrer le point d’orgue d’une conversion de longue haleine. Il nous rappelle aussi, au fil de ses pages brulantes, l’élan premier de tout pèlerinage qu’est celui de se mettre en marche afin de répondre à une invitation ; invitation à laquelle une soixantaine de jeunes de notre diocèse d’Avignon ont également choisi de répondre. Il y a déjà près d’un mois, nous étions sur les traces d’un Saint Paul Apôtre hurlant à une jeunesse passionnée : « l’espérance ne déçoit pas. »

« Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés… »

Le 27 juillet dernier nous quittâmes donc le Vaucluse en direction de Bologne, première étape du tant attendu « jubilé des jeunes ». Accompagnés par les Pères Clément Loup et Frédéric Fermanel nous eûmes l’occasion de nous rappeler l’enjeu spirituel de l’indulgence plénière, trésor extraordinaire dont l’Eglise a généreusement ouvert les portes en cette année jubilaire. Qui n’a jamais désiré un nouveau départ ?

Dès le lendemain, ce propos fut complété par une première catéchèse placée sous le patronage de Saint Dominique, au cœur d’une Basilica di San Domenico toute d’or, de marbre et de verre. Un frère dominicain y enseignait énergiquement. Il nous invitait à « rompre les chaines du passé », à « réparer les erreurs commises », à « effacer la dette du purgatoire », en somme, à changer de vie afin de « repartir différents » sur nos chemins de sainteté respectifs.

Une fois à Rome ce fut au tour de Saint Philippe de Neri de nous accueillir sous les voutes baroques de la Chiesa Nuova. Au programme ? Catéchèses, louanges, prières et célébrations dans une humeur de JMJ avant l’heure. Monseigneur Fonlupt nous rejoignit alors. En sa compagnie nous découvrîmes une Cité Eternelle assaillie par plusieurs centaines de milliers de jeunes « pèlerins d’espérance », convergeant tous vers la Place Saint Pierre pour la messe d’ouverture le mardi 29 juillet où notre cher pape Léon XIV nous fera la surprise – et la grâce – de nous saluer à bord de sa papamobile.

Le mercredi 30 juillet signa enfin l’occasion pour nous de passer la porte Sainte de Saint Jean de Latran. Qu’il s’agisse de l’éclat des dorures comme des mosaïques tapissant l’abside, des statues baroques ou des colonnes de marbre, il est fort à parier que chacun a emporté dans son cœur un souvenir précieux de son passage. Néanmoins le sentiment qui fit autorité dans nos discussions fut ce sentiment de plénitude, ce décalage soudain entre la frénésie de l’accès et, tout à coup, dans l’embrasure de l’éternité, le silence accueillant tout nouveau départ.

« … Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. »

Car si Rome a été un écrin de choix pour vivre de la merveille de l’Indulgence, les canaux de la Grâce, eux, n’ont ni secteurs ni frontières : ils ne cessent de dispenser leurs bienfaits, en particulier à la cathédrale d’Orange où cette réconciliation peut être vécue tous les premiers vendredis du mois de cette Année Sainte, dans les bras miséricordieux de Celui qui « a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »

Adriano BARI