Chers frères et sœurs, l’année 2020 nous a bouleversés et nous avons (re)découvert que :

que nous le voulions ou non, nous sommes appelés à affronter la réalité telle qu’elle est. Les temps changent et nous devons reconnaître que bien des fois nous ne savons pas comment nous insérer dans les nouveaux temps, dans les nouvelles situations ; nous pouvons rêver des « oignons d’Égypte » (Nb 11, 5), en oubliant que la Terre Promise est en face, pas derrière, et dans cette nostalgie des temps passés, nous nous pétrifions peu à peu, progressivement nous nous ‘‘momifions’’. Ce n’est pas une bonne chose ! Pape François le jeudi 5 septembre 2019

Chers frères et sœurs, je rends grâce à Dieu pour ce que toute notre paroisse a vécu l’année écoulée et je vous remercie autant que je Le remercie et que je remercie Marie, Notre Dame : nous ne sommes pas – me semble-t-il – pétrifiés ou momifiés. Certes, nous avons été secoués, dérangés et désorganisés mais nous sommes allés de l’avant, tant en famille qu’en paroisse. En la relisant, je mesure que 2020 a été une année de grâce. Je vous invite à faire de même… Nous avons essayé de dire oui, comme Marie et avec elle. Nous n’avons pas regardé en arrière mais en avant. Les Rois Mages dont nous célébrons l’arrivée à la crèche nous invitent à continuer ce mouvement intérieur (l’adoration) et extérieur (l’évangélisation et les œuvres de charité).

L’an dernier, je commençais mes vœux en me réjouissant de voir apparaître le millésime 2020 espérant (humainement parlant !) voir dans la répétition de ses chiffres l’annonce évidente d’une année parfaite : 20 sur 20 ! Tout au moins, nous aspirons à un équilibre et à une stabilité qui nous rendraient facile la nouvelle étape de croissance qui se dessine. Nous avons – de fait – vécu une année difficile… mais, dans cette épreuve, nous avons grandi dans le Seigneur et sous son regard.

Désormais, nous savons que formuler des vœux n’est pas de l’ordre de l’incantation qui rend les choses aussi faciles que nous les souhaiterions ! C’est pourquoi, cette année encore, j’ose reprendre, comme seul et unique vœu, la parole du Seigneur Jésus : Demeurez dans mon amour ! (Jean 15, 9)

en vous rappelant, encore une fois, que ’le chemin de la vie est un chemin étroit mais ceux qui l’ont suivi ont découvert la joie. Ce chemin d’Évangile, prends-le et n’aie pas peur ! Même un être fragile peut avoir un grand cœur !’

En voyant apparaître le millésime 2021, je vous propose de nous attacher à ce petit « un », la petite unité qui nous fait avancer pas à pas, à petite échelle… mais qui nous fait aller de l’avant, heure par heure, un jour après l’autre, semaine après semaine… ‘Rien que pour aujourd’hui’, disait Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus… Nous ne savons pas de quoi demain sera fait… mais nous savons qu’il y a toujours un chemin par lequel l’eau de la grâce peut se faufiler. A nous de le chercher et de le trouver !

A défaut de voir grand, nous ferons petit, en veillant à accueillir l’autre, chacun à son tour.

Nous nous efforcerons de l’écouter et de lui donner une parole de bénédiction.

Mais il ne s’agit pas seulement d’aller de l’avant, à petits pas résignés, en se contentant du peu qui nous est laissé. Nous pouvons aussi faire autrement, sortir, aller vers, vivre la sortie missionnaire pour aller chercher nos frères ou frapper à leur porte. Quand nous les aurons écoutés et quand nous serons pris de compassion pour ce qu’ils vivent de beau ou d’accablant, nous pourrons leur annoncer la Bonne Nouvelle du Sauveur et les inviter à nous rejoindre. Alors, nous ferons l’expérience de la joie de l’Evangile et nous aurons le cœur en paix.

Je termine avec le verset de l’évangile selon Saint Jean qui correspond à notre nouveau millésime :

« La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Jean 20, 21 

Toute l’équipe des prêtres, diacre et séminaristes vous souhaite donc une belle et bonne année !

Père Michel BERGER