A Lourdes tout comme chez nous, les familles signes d’espérance

13 août 2020

Les 10 et 11 août, j’ai pu aller à Lourdes en pèlerinage pour rendre grâce et supplier.
En arrivant dans l’enceinte des sanctuaires, j’ai d’abord eu l’impression morose que tout y est en sourdine :

  • - en réparation et sous un échafaudage, le clocher de la basilique supérieure n’égrène plus les quarts d’heure… même si un enregistrement du carillon est diffusé à travers la sonorisation…
  • - de la porte des sanctuaires jusqu’à la grotte, tous les pèlerins doivent porter un masque…
  • - il n’y a pas les grands groupes, pas de malades bien alignés. Il y a très clairement moins de pèlerins…

Apparaît alors clairement un signe d’espérance, habituellement caché dans la foule : la présence des familles pèlerines : parents et enfants de tous les âges…

  • - des familles nombreuses clairement familières des lieux, connaissant bien les prières et les chants, portant une médaille mariale ou – pour une jeune fille – le T-Shirt bleu des animateurs d’un des nombreux Pélés VTT de France, comme si elle disait : « Marie, je viens chez vous avec le vêtement de mon service »…
  • - et aussi de très nombreuses familles originaires d’Asie, d’Inde, d’Afrique… venues de France ou d’Europe où elles habitent, travaillent et grandissent sous le regard de Dieu. J’imagine que, cet été, à cause du manque d’avions, n’ayant pas pu retourner dans le pays de leurs racines, ces familles ont choisi de venir à Lourdes, aux pieds de Notre-Dame pour trouver, au creux de la grotte, un abri et la puissance de son intercession…

Les messes et la prière du chapelet se succèdent à la grotte, en différentes langues. La procession aux flambeaux, l’Heure sainte et l’adoration eucharistique…

Pendant le confinement, ce sont les familles et les proches qui ont permis la traversée d’un désert relationnel… Réfugiés sous le même toit, beaucoup ont redécouvert le sens et la beauté de la famille.
Au milieu de l’été, la présence des familles au cœur des sanctuaires indique leur importance aux yeux de Dieu et leur rôle irremplaçable pour la vie de l’Eglise dans nos paroisses. Ce sont les parents qui demandent le baptême pour leur enfant, ce sont eux qui leur apprennent le signe de la Croix et les prières les plus simples, et surtout l’attitude fondamentale des catholiques : avec Jésus notre Sauveur, être tournés vers le Père en passant par le Cœur de Marie, l’Immaculée Conception. Apeurée, Bernadette, à la première apparition de la Belle Dame, avait voulu se protéger en faisant le signe de la Croix… mais son bras alourdi ne le pouvait pas… C’est Marie qui, en le faisant, indique à Bernadette qu’Elle la rejoint dans ses épreuves et qu’Elle nous donne rendez-vous au pied de la Croix pour y accueillir le salut de Dieu… Elle-même est la première – par anticipation – des sauvés par Jésus. Marie nous invite à faire tout ce qu’Il nous dira. cf. Jn 2, 5

En prolongation de ce que j’ai vu à Lourdes, dès le lendemain de mon retour à Orange, une famille originaire d’un autre pays a sonné à la porte du presbytère pour demander le baptême pour son enfant ! Le signe est confirmé ! Mais au fait, avons-nous remarqué dans nos assemblées ces personnes et ces familles, toujours discrètes ? Elles sont pleinement partie prenante des mystères de notre salut et sont au milieu de nous des frères et sœurs dans la foi. Pouvons-nous leur être un peu plus attentifs et recevoir d’eux l’exemple d’une foi simple et forte ?

Bonne fête de l’Assomption.

Père Michel BERGER