Annoncer Jésus aux autres... car la moisson est abondante !

12 avril 2019

Tout au long de ce Carême, à travers les enseignements des prêtres, nous avons rencontré Jésus et goûté - avec Zachée - la joie de sa présence dans notre vie, dans notre maison. Nous nous sommes efforcés de laisser Jésus vivre en nous ; et chaque jour, nous apprenons à voir Jésus dans les autres et à L’aimer en nous mettant à leur service. Cherchons aujourd’hui comment nous pouvons annoncer Jésus aux autres.

Dans la parabole qui a guidé notre réflexion sur la croissance du chrétien, la dernière étape est celle « du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, on y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. » Mc 4, 28-29

A l’approche de la Semaine Sainte, l’abondance de la moisson nous rappelle cette parole de Jésus : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Jn 12, 24 Jésus rattache cette parole au don de sa vie sur la Croix : « et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. Il signifiait par-là de quel genre de mort il allait mourir. » Jn 12, 32 - 33

Comme des enfants qui se croient immortels, comme des adolescents ou des jeunes adultes qui pensent être tout puissants, nous ne nous sommes pas rendus compte que les étapes de la croissance spirituelle nous conduisent à embrasser la mort et à mourir avec le Christ, afin de porter du fruit à sa suite. Tel est le grand paradoxe de l’Evangile ! Il nous apprend que c’est en mourant qu’on entre dans la vie et qu’on ressuscite à l’éternelle vie. Tel est le fruit qui demeure : annoncer Jésus mort et ressuscité et le donner aux autres. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.  » Jn 15, 13

Soyons généreux !

Mais n’oublions pas l’avertissement de Jésus à Pierre qui voulait donner sa vie pour son maître : « ne sois pas présomptueux, tu es capable de me renier… et tu le feras ! » Avec Pierre, Jésus nous invite à Le suivre « plus tard » Jn 13, 36. En effet, Jésus doit passer seul, le premier, par la Passion et par la Croix, à son Heure. Notre heure viendra… et elle est venue : c’est au présent : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. » Mc 8, 34-35

Dans la continuité du Cœur de Jésus débordant d’amour, le cœur du disciple qui a fait l’expérience de Jésus vivant dans sa vie veut, à son tour, laisser rejaillir sur ses frères la joie qui l’habite, cette joie qui est venue sur le monde par le bois de la Croix. (Office du Vendredi saint) La victoire de Jésus n’est pas seulement pour moi… Elle est pour les autres. Je veux donner Jésus aux autres et être ‘contagieux’ de la joie de l’Evangile !

Soyons des fidèles en croissance !

En effet, un cœur missionnaire ne peut pas se taire. Il veut semer la Parole de l’Evangile, cette Parole qui sauve et fait grandir. Un cœur missionnaire est conscient de ces limites et se fait «  faible avec les faibles […] tout à tous » (1Co 9, 22). (…) « Il sait que lui-même doit croître dans la compréhension de l’Évangile et dans le discernement des sentiers de l’Esprit, et alors, il ne renonce pas au bien possible. » Pape François, la Joie de l’Evangile n°45
La joie de l’Évangile est celle que rien et personne ne pourra jamais enlever (cf. Jn 16, 22). Les maux de notre monde – et ceux de l’Église – ne devraient pas être des excuses pour réduire notre engagement et notre ferveur. Prenons-les comme des défis pour croître. En outre, le regard de foi est capable de reconnaître la lumière que l’Esprit Saint répand toujours dans l’obscurité, sans oublier que « là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé » (Rm 5, 20). « Notre foi est appelée à voir que l’eau peut être transformée en vin, et à découvrir le grain qui grandit au milieu de l’ivraie. » Pape François, la Joie de l’Evangile n°84

Soyons une paroisse en croissance…

Annonçons la Parole ! Accueillons, soutenons et accompagnons les adultes qui demandent le baptême. Au cours des douze derniers mois, une douzaine d’adultes ont frappé à la porte dans cette intention !

  • Nous commençons avec eux l’écoute de l’évangile selon Saint Marc en une dizaine de rencontres. Cette première évangélisation est l’annonce faite avec assurance et persévérance du Dieu vivant, et celui qui l’a envoyé pour le salut de tous, Jésus-Christ. Le Saint Esprit ouvrant le cœur de ceux qui ne sont pas encore chrétiens, ils croiront, ils se convertiront librement au Seigneur et s’attacheront loyalement à lui. Ainsi le Christ qui est le Chemin, la Vérité et la Vie viendra combler toutes leurs attentes spirituelles et les dépasser infiniment (Concile Vatican II Décret sur l’activité missionnaire de l’Eglise n°13). Au terme de cette annonce, les adultes peuvent demander devenir catéchumènes.
  • Le temps du catéchuménat a pour but de donner un ECHO à la première parole reçue et de permettre au catéchumène – dans un temps prolongé – de s’exercer à l’apprentissage de la vie chrétienne. Mais ceux qui sont déjà de la maison du Christ ont besoin d’être accompagné personnellement par des personnes qui connaissent la vie professionnelle, la vie de famille, la vie des fidèles laïcs dans le monde... Qui dans notre paroisse se lèvera pour les accompagner, les soutenir dans la durée ? Qui se réjouira avec eux de la vigueur de la grâce en voyant l’action du Seigneur dans leur vie… ? Et, qui sans être surpris par la faiblesse et la fragilité humaine, les encouragera à se relever du doute, du découragement ou des chutes ? Le temps du catéchuménat donne le goût de la Parole de Dieu. Il permet d’en découvrir l’application dans sa vie et de découvrir les signes chrétiens que sont les sacrements. Cet apprentissage montre la pratique de la vie chrétienne et apprend à prier ; il initie à la vie liturgique de la communauté par la participation au rassemblement dominical. Les catéchumènes ont besoin du témoignage des baptisés. Ils ont besoin d’être aidées à ‘voir’ l’action de Dieu dans leur vie pour que germe en eux, grandisse, croisse et fructifie… avant de porter, eux aussi, un fruit - du grain plein l’épi - qui demeure. 
  • Le moment venu, dans la nuit de Pâques, viendra le baptême dans l’eau et l’Esprit Saint de ceux que l’Eglise aura porté dans son sein. Ouvert par l’appel décisif que l’évêque fait au début du Carême, le temps de la nouvelle naissance commence par un moment de purification (pendant le Carême avec la célébration des scrutins) et s’accomplit par le moment de l’illumination (celui de la réception des 3 sacrements de l’initiation – baptême – confirmation – eucharistie – lors des fêtes pascales).
  • Enfin, après le baptême, il y a encore un temps d’accompagnement pour les premiers pas dans la vie de nouveau baptisé qui recueille l’expérience et le fruit des sacrements reçus. C’est le temps de la mystagogie (durant le temps pascal). Il permet d’entrer – comme membre vivant du Corps du Christ - dans la vie et la mission de la communauté des fidèles.

A tous les catéchumènes de notre paroisse, nous donnons rendez-vous le dimanche 28 avril pour qu’ils sachent, lors de la messe de 10h30 à la cathédrale Notre-Dame, que notre paroisse les accueille en son sein et que nous les accompagnons. Donnons donc Jésus aux autres, comme Il nous le demande : « C’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. » Jn 15, 16

Père Michel BERGER