Comme des saumons qui remontent les rivières !

25 avril 2019

Nés en eau douce, dans des rivières aux eaux pures, les saumons migrent ensuite vers la mer et ses eaux salées. Ils y vivent jusqu’à l’âge adulte. Puis, lorsque vient le moment, les saumons retournent vers le lieu de leur naissance pour se reproduire. Pour cela, ils remontent vers la source.

Dans l’exhortation apostolique CHRISTUS VIVIT que le Pape François a adressée – suite au synode de l’automne 2018 - aux jeunes et à tout le peuple de Dieu, nous lisons que l’Eglise est jeune quand elle est capable de retourner inlassablement à sa source (n° 35). C’est pour nous la seule manière d’éviter une double tentation : celle de l’immobilisme qui conduit à la mort et celle du jeunisme qui imite le monde et non Jésus. L’Eglise est vraiment jeune quand elle reçoit la force toujours nouvelle de la Parole de Dieu, de l’Eucharistie, de la présence du Christ et de la force de son Esprit chaque jour. La jeunesse est donc un état d’esprit (n°34) !
C’est pourquoi, il est bon d’être attentif à la façon dont les jeunes reçoivent l’appel de Dieu et y répondent… et dans la Bible, Dieu s’adresse souvent à eux (n°6 à 11) :
Joseph était presque le plus jeune de la famille (cf. Gn 37, 2-3) et Dieu lui parle en songes
Gédéon est encouragé à l’action : « Va avec la force qui t’anime et tu sauveras Israël » (Jg 6, 14).
Sur le conseil du grand prêtre Héli, Samuel a ouvert son cœur pour écouter l’appel de Dieu : « Parle, Seigneur, car ton serviteur écoute » (1 S 3, 9-10).
Le roi David a été choisi alors qu’il était un jeune garçon et qu’il gardait les brebis (cf. 1 S 16, 6-13)
Salomon, quand il a dû succéder à son père, s’est senti perdu et a dit à Dieu : « Moi, je suis un tout jeune homme, je ne sais pas agir en chef » (1 R 3, 7). Cependant, l’audace de la jeunesse l’a amené à demander à Dieu la sagesse et il s’est consacré à sa mission.
Jérémie appelé, alors qu’il était très jeune, à réveiller son peuple. Dans son désarroi, il a dit : « Ah ! Seigneur, vraiment, je ne sais pas parler, car je suis un enfant ! » (Jr 1, 6).
Une jeune juive, qui était au service du soldat étranger Naman, est intervenue avec foi pour l’aider à se soigner de sa maladie (cf. 2 R 5, 2-6).
La jeune Ruth a été un exemple de générosité en restant avec sa belle-mère tombée en disgrâce (Rt 1, 1-18).
La Vierge Marie resplendit dans le cœur de l’Eglise. Elle est le grand modèle pour une Eglise jeune, qui veut suivre le Christ avec courage et docilité. Quand elle était très jeune, elle a reçu l’annonce de l’ange et ne s’est pas privée de poser des questions (cf. Lc 1, 34). Mais elle avait une âme disponible et elle a dit : « Je suis la servante du Seigneur » (Lc 1, 38). (n°43)

« Seigneur, quel que soit mon âge, donne-moi un cœur qui écoute (1 R 3, 9) et qui entend l’appel à retourner au premier amour, c’est-à-dire à l’amour créateur et paternel que Dieu a pour chacun de nous. Ainsi, quand Jésus remet sa vie entre les mains du Père, Il donne l’Esprit et la source de vie jaillit de son Cœur transpercé. De même, le soir de Pâques, Jésus donne Celui qu’Il a promis : « recevez l’Esprit Saint. »

« L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5, 5). L’Esprit Saint est la source de la meilleure jeunesse. Parce que celui qui se confie au Seigneur « ressemble à un arbre planté au bord des eaux, qui tend ses racines vers le courant il ne redoute rien quand arrive la chaleur, son feuillage reste vert » (Jr 17, 8). Alors que « les adolescents se fatiguent et s’épuisent » (Is 40, 30), ceux qui mettent leur espérance dans Seigneur « courent sans s’épuiser, ils marchent sans se fatiguer » (Is 40, 31).
En écoutant l’appel de Dieu, nous retrouvons l’enthousiasme. Il nous appelle à nous lever, à nager à contre-courant pour remonter le cours de la rivière, à ne pas rester là sans rien faire toute la journée, dans l’oisiveté et l’immobilisme mais à nous lever pour que nous puissions le faire connaître à la génération à venir en disant : Il vit, le Christ, notre espérance et il est la plus belle jeunesse de ce monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie. Les premières paroles que je voudrais adresser à chacun des jeunes chrétiens sont donc : Il vit et il te veut vivant ! (n°1)

Père Michel BERGER