Votre Seigneur vient !

30 novembre 2019

Si le temps de l’Avent a pour but de nous préparer à Noël, il nous pousse à être prêts - dès aujourd’hui et tous les jours de notre vie - à la venue de Jésus dans la Gloire. Ne nous désolons pas d’ignorer le jour et l’heure de sa venue. Accueillons la parole de Jésus : « Tenez-vous prêts. » comme la promesse d’une aubaine, c’est-à-dire un avantage inattendu : « je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » Jn 14, 3
Par la communion eucharistique, nous avons-nous, catholiques, l’immense cadeau d’accueillir et de recevoir chez nous Celui qui vient, dans la pauvreté du signe du pain consacré et dans la puissance de la présence réelle de son Corps glorieux : « nous croyons que le pain et le vin consacrés par le prêtre sont changés au corps et au sang du Christ glorieux siégeant au ciel. » St Paul VI, profession de foi du 30 juin 1968
Ainsi, dans la foi, nous entrons en contact avec Celui dont nous attendons la venue dans la gloire.
La manière dont nous recevons la communion est donc l’occasion de vérifier notre attitude d’âme et la disposition de notre cœur ? La façon dont je m’approche, la manière dont je reçois la sainte hostie des mains du prêtre ou du ministre eucharistique, mon comportement au moment de la communion indiquent-t-ils ma foi et mon attente de la venue de Jésus dans la gloire ?
Recevoir la communion aujourd’hui me prépare à accueillir le Christ au Jour de sa venue dans la gloire.
Le recevoir dans la foi me prépare à l’accueillir dans le face à face de sa gloire.
Pour cette raison, veillons à ne pas communier de manière banale ! Il ne s’agit pas de recevoir et prendre un morceau de pain comme on le fait au quotidien ! Il s’agit d’entrer en communion avec Dieu par la médiation du Corps de Jésus qui se donne à nous ! Il vient pour nous nourrir et nous fortifier !
Avant la messe, préparons notre cœur en creusant en nous le désir de recevoir Jésus et en demandant pardon pour nos péchés. C’est le sens des paroles de Saint Paul : « que chacun s’éprouve soi-même… » (1 Cor 13, 28) pour ne pas manger le corps du Christ indignement.
Exprimons notre foi en la présence réelle ! Parce que « nous T’avons reconnu Seigneur à la fraction du pain », nous disons ‘Amen’ (c’est vrai ! je crois ! Tu es là !). Avant de recevoir l’Hostie, faisons un geste corporel d’adoration : inclination ou génuflexion.
Nous pouvons recevoir l’hostie sur la bouche comme un enfant ou la recevoir sur la main comme un mendiant. En effet, pour donner la communion, on gardera la coutume de déposer la parcelle de pain consacré sur la langue des communiants, car elle s’appuie sur une tradition pluri-séculaire.
La communion dans la main est autorisée en France depuis 1969. On le fera en déposant le pain consacré dans la main des fidèles, pourvu que soit évité le danger de provoquer chez les fidèles un manque de respect.

Rituel de l’Eucharistie en dehors de la messe – 2e édition du 26 mai 1996 n°21
On ne saisit pas du Corps du Christ comme si on pouvait se l’approprier. Si nous recevons la communion dans la main, soyons particulièrement vigilants et rappelons-nous les paroles de Saint Cyrille de Jérusalem (315-387) :
« Quand tu t’approches, ne t’avance pas les paumes des mains étendues, ni les doigts disjoints ; mais fait de ta main gauche un trône pour ta main droite, puisque celle-ci doit recevoir le Roi, et dans le creux de ta main, reçois le corps du Christ, en disant « ’Amen ». Avec soin alors, sanctifie tes yeux par le contact du saint corps, puis prends-le et veille à n’en rien perdre. Car ce que tu perdrais, c’est comme si tu perdais un de tes propres membres. Dis-moi, si l’on t’avait donné des paillettes d’or, ne les retiendrais-tu pas avec le plus grand soin ? Alors ne veillerais-tu pas sur cet objet qui est plus précieux que l’or et que les pierres précieuses ?
Communier, c’est accueillir chez soi Jésus, le vrai pain de vie. A chaque messe, le seigneur vient !

Père Michel BERGER